When it rains, rains, raiiiinns (Pv Lulu-pou)

Luca grogna quand son réveil sonna et il donna un coup dedans qui le fit voler à travers la pièce. Mais au lieu de l’éteindre, ça n’eut que l’effet inverse et le réveil sonna encore plus fort. Luca maudit l’école et le fait de devoir se lever tôt puis se leva pour aller rechercher le réveil et l’éteindre. Il s’assit sur son lit et soupira en se prenant la tête dans les mains. Un énorme mal de crâne le prit alors et il dut se contrôler pour ne pas s’effondrer de nouveau sur le lit et s’endormir. Bon ok, sortir le soir alors qu’il avait cours le lendemain n’avait pas été sa plus brillante idée. Il avait bien envie de rejeter la faute sur Erik et Raphaël mais bon, ça aurait été injuste pour eux. Quoique… Il soupira et se leva de nouveau, tentant de rester debout. Une fois sûr qu’il savait rester en équilibre, il partit prendre sa douche. Il resta un moment sous l’eau mais ça ne changea pas grand-chose. Luca enfila un jean et un tee-shirt puis descendit, son sac à dos sur une épaule. Il ne prit pas la peine d’aller petit déjeuner, sachant qu’il n’avalerait rien, et il sortit. La voiture d’Erik avait déjà disparu et Luca grommela contre son ami qui savait décidément se lever tôt. Il ne comprendrait jamais comment il faisait ça. Il monta dans sa voiture et conduit prudemment jusque Westmount. Il se gara à sa place habituelle et observa le ciel complétement gris. Il soupira en se disant qu’il allait surement pleuvoir dans la journée et il se maudit de ne pas avoir pris de veste. Il finit par sortir, écouteurs dans les oreilles, musique à fond, et se dirigea vers son groupe d’ami. Il sourit en coin, moqueur et satisfait, en voyant que Raphy était dans le même état que lui, mais il grogna en voyant Erik frais et dispo, comme toujours. Il dit bonjour à tout le monde mais partit directement en cours pour ne pas arriver trop en retard.

Luca entra dans sa salle de classe et s’installa au fond. Il ne tenait pas non plus à ce qu’on le voit les yeux rouges et défoncés, ce n’était pas forcément cool pour sa réputation auprès des profs. Il sortit ses affaires mais écouta à peine le cours et s’amusa à trace la lettre bêta un peu partout, perdu dans ses pensées. La rentrée avait eu lieu depuis plusieurs semaines déjà, et il n’avait toujours pas trouvé une leader digne de ce nom pour les Bêtas. Il commençait à se prendre certaines réflexions dans la figure, comme quoi il retarderait son choix pour garder le post. Il soupira à cette pensée. Franchement, c’était pitoyable de croire un truc pareil. C’est vrai que ça en avait choqué plus d’un de le voir prendre les rênes de la confrérie afin de décider qui serait leur nouvelle dirigeante. Mais au final, il savait qu’il avait bien fait car peu d’entre eux auraient été capable de diriger correctement la confrérie et de mettre la bonne personne à sa tête. Son gros problème maintenant était de la trouver cette personne. L’ancienne était tellement géniale, qu’il est vrai que Luca plaçait sa barre haute. Mais il avait du mal à donner l’entière responsabilité de tous les Bêtas à une personne peu digne de confiance.

Perdu dans ses pensées, il n’entendit pas la cloche sonner et c’est son voisin qui lui donna un coup de coude dans les cotes pour le faire réagir. Il se leva, ramassa ses affaires et quitta le cours. En sortant des bâtiments, il alluma une cigarette et se dirigea vers la cafeteria. Il fuma tranquillement et en arrivant près du bâtiment, une image l’effleura. Celle d’une jeune fille cachée continuellement sous une capuche. Il se mordit la joue en pensant à tout cela, à la situation actuelle, et finit par secouer la tête. Ce n’était pas le moment. Il écrasa son mégot, entra et rejoignit ses amis. Il mangea, comme toujours, sur l’immense table où étaient rassemblés une bonne partie des Bêtas, puis quitta le réfectoire, son mal de crane commençant seulement à le quitter. Il retourna en cours et écouta cette fois puisque c’était un cours important. Seulement, cette fois, lorsqu’il sortit de classe, une averse le prit au dépourvu. Il grogna et partit en courant vers la maison des Bêtas où il attendait chaque soir ses amis. Il entra dans le grand chalet et secoua la tête pour retirer l’eau de ses cheveux. Il regarda autour de lui, il était encore seul. Il soupira et retira son tee-shirt puis alla l’essorer au-dessus de l’évier. Il l’accrocha sur une chaise puis balança son sac au pied d’un des canapés et se laissa ensuite tomber dedans. Il resta un long moment à regarder le plafond, pensif. Ce n’était pas du tout son genre de se morfondre ou de désespérer. Mais c’est vrai qu’il commençait à en avoir marre de cette histoire de leader et il voulait que ça se termine au plus vite. Puis il entendit la porte s’ouvrir.

Luca se redressa et fixa la nouvelle venue, trempée elle aussi. Il la regarda faire, un léger sourire amusé étirant ses lèvres. Quand elle s’approcha, il répondit avec entrain à sa poignée de main et rit doucement :

« Mais je vais bien merci, mademoiselle Phillips. »

Il élargit son sourire et se redressa totalement pour s’assoir dans le canapé en lui faisant face :

« Luca Archibald. »

Il éclata de rire à son débit de parole et la jaugea du regard. C’était une nouvelle Bêta. Bon, officiellement, lui aussi. Mais tout le monde savait qu’il l’était depuis bien plus longtemps que ça. Il ne la lâcha pas du regard, amusé par ses faits et geste :

« Bien sûr que j’en veux ! Tu crois quand même pas que tu vas boire devant moi ?! »

Il jeta ensuite un œil par la fenêtre en soupirant :

« J’te le fais pas dire ! »

Puis il rit de nouveau et se pencha un peu vers elle, large sourire aux lèvres :

« C’est extrêmement tentant, surtout que je suis un pro de la chanson, je chante comme un dieu ! »

Il éclata de rire à sa propre connerie, sachant qu’il chantait comme un pied, ses amis lui répétant sans arrêt. Il secoua doucement la tête et s’étira :

« Alors Aby, comment tu te sens chez les Bêtas ? »

Ok, il parlait sur le ton de la conversation, mais dans le fond, il cherchait juste à se renseigner. Toutes les infos étaient bonnes à prendre sur chaque Bêta, c’était clair.

Luca ne connaissait, avant, pas ces histoires de confréries. En France, ça ne se faisait pas dans son université de Nice. Et c’est sûrement ce qui l’avait le plus intéressé lorsqu’il avait rencontré Erik et que celui-ci lui avait expliqué qu’il faisait partie des Bêtas. Il lui avait alors présenté la plupart d’entre eux et Luca s’était vite intégré au groupe, très vite même. Les Bêtas avaient la même façon de penser que lui, la même façon de vivre et de s’amuser. C’est aussi un peu pour ça qu’il a décidé de partir. En revenant de ses vacances à Los Angeles, à chaque fois, il s’ennuyait, trouvant l’université plate et sans réel intérêt après les cours. Alors qu’à Westmount, la journée ne commençait vraiment qu’après les cours. C’est d’ailleurs ce qu’il avait encore l’intention de faire ce soir. Après les cours il avait rejoint la maison des Bêtas, comme régulièrement, pour y attendre ses amis, et sortir de nouveau, malgré son mal de crâne. Luca était donc toujours assis face à Aby et l’écoutait parler, un sourire amusé au visage. Elle lui lança un coussin quand il menaça de chanter et il le rattrapa en souriant. Il le posa à côté de lui mais garda cette image en tête, elle ne payait rien pour attendre celle-ci ! Il la regarda sortir ses devoirs et grimaça. Il en avait à aire lui aussi. Mais pas ce soir. Pas de courage. Il ne se faisait pourtant pas de soucis, ses notes restaient correctes. Il devait au moins cela à ses parents. Il avait souvent des ennuis avec les professeurs mais jamais rien de bien méchant, c’était tout c qui comptait. Il l’observa donc faire en s’installant confortablement dans le canapé du petit chalet agréable. Il lui avait demandé si elle se trouvait bien parmi les Bêtas et il écouta sa réponse. Il leva les yeux au ciel en riant, moqueur, à la première réponse :

« Ouais, rêve pas, t’es pas là juste pour avoir un toit sur la tête ! »

Ensuite elle s’expliqua réellement et Luca l’écouta attentivement. Il nota chaque détail de ce qu’elle disait. Elle parla du fait que les Bêtas étaient de bons fêtards. Et comment ! Ils étaient les meilleurs oui ! Si les soirées pouvaient souvent dégénérer, il était cependant extrêmement rare qu’elles tournent vraiment mal. Les Bêtas savaient s’arrêter et se contrôler, mais l’ambiance était toujours au rendez-vous. En pensant à cela, Luca glissa la main dans son pantalon pour vérifier que son petit sachet de cocaïne était toujours présent. Il esquissa un sourire satisfait en le sentant et commença à être impatient qu’Erik et Raphaël le rejoignent. Il se redressa légèrement et afficha un regard moqueur. Il rit d’ailleurs pour se moquer en penchant légèrement la tête sur le côté :

« Oh arrête ! Tu pourrais presque me faire chialer à m’émouvoir. »

Il tira la langue et lui relança le coussin puis se leva pour aller toucher son tee-shirt qui était maintenant à peu près sec. Il l’enfila et se passa la main dans les cheveux avant de revenir s’assoir dans le canapé en pliant les jambes. Il la regarda en coin et finit par se pencher pour attraper son sac. Il le fouilla et en sortit un joint qui lui restait de la veille. Il prit un briquet et l’alluma puis pencha la tête en arrière et expira la fumée en souriant. Il regarda un moment le plafond en réfléchissant pendant qu’elle continuait ses devoirs. Inexorablement, ses pensées repartirent vers Hanna. Hanna… Hanna… Hanna… Hanna. Luca soupira. Si avant il pensait constamment à sa sœur sans jamais le vouloir, c’était maintenant Hanna qui envahissait ses pensées lorsqu’il s’ennuyait. Il ne savait pas vraiment si c’était mieux ou pire. Mieux dans un sens parce que… Non, il refusait de le dire. Mais d’un autre côté, c’était pire, parce qu’il se faisait sans arrêt du souci pour elle. Lui qui n’était pas du genre à s’occuper des affaires des autres, il se retrouvait maintenant avec une fille complétement démoralisée. Il s’en voulait parfois, rejetant tout sur lui-même. Il ne savait toujours pas s’il agissait bien, il savait juste qu’il n’aurait de toute façon pas su faire autrement. Il espérait en tout cas que tout finirait par s’arranger. Il aimerait juste la voir sourire plus souvent. Luca soupira de nouveau à cette pensée. C’était loin d’être gagné. Pourtant, il ne pouvait pas sans arrêt se morfondre. Il grogna et tira sur son joint et sourit en coin en pensant à la tête que ferait Raphy quand Luca lui avouerait que c’était son joint à lui, le dernier qu’il lui restait. Il secoua légèrement la tête d’exaspération en pensant aussi au fait que Raphy n’était toujours pas un Bêta. Cet abruti s’obstinait à refuser d’entrer dans la confrérie pour le moment alors qu’il était constamment avec eux. Il entrait et sortait de leur maison sans aucune gêne, se servait dans les armoires, assistait à leurs soirées, mais refusait d’en être un. Pour n’importe qui d’autre, ça ne se serait pas passé ainsi, Luca aurait fini par le mettre dehors. Mais Raphy… c’était Raphy quoi ! Luca sortit de ses pensées en entendant Aby lui poser une question. Il se redressa et l’observa en se mordant la joue. Il échappa un soupir en répondant :

« Je suis pas un chef, je m’occupe juste de la confrérie en attendant de trouver la future leader. Parce que oui, ça doit être une fille. L’ancienne était géniale, une pure Bêta, dans le cœur et dans l’âme. Mais… »

Luca grogna et secoua légèrement la tête. Il tira encore sur son joint et ferma les yeux en repensant à elle. Il ne l’avait pas connue longtemps mais s’était tout d suite très bien entendu avec elle. Ils avaient eu de très bons délires et pour Luca, personne ne méritait mieux la place de leader qu’elle. Seulement…

« Elle fait partie d’une des trois victimes de ce connard de meurtrier. Elle est morte en fin d’année l’an dernier. »

Il soupira et haussa les épaules. Il n’y pouvait rien, comme tous les autres Bêtas. Seulement, il savait que ça avait été difficile pour chacun d’entre eux. Certainement plus pour les autres, qui la connaissaient depuis plusieurs années, que pour lui. Sans compter le fait qu’elle n’avait pas eu le temps de donner le nom de celle qui lui succéderait. Elle ne pensait pas être tuée sur son propre campus ! Les Bêtas s’étaient donc retrouvés sans leader et c’est comme ça que Luca s’était imposé en tant que leader provisoire, surement le seul apte à remplacer ce poste en attendant de trouver la fille idéale. Il sourit en coin à cette pensée. La fille idéale… il arrive parfois que des gars la cherchent, mais pas pour les mêmes raisons qu’Archibald. Lui, il ne la cherchait pas pour sortir avec, mais pour lui confier les rênes de la confrérie.

Il regarda Aby se lever et amener les chocolats. Il se moqua d’elle quand elle en renversa et attrapa la tasse intacte puis goutta. Il garda son joint dans une main et but quelques gorgées avant de reposer la tasse :

« Impeccable, tu es bonne à marier. »

Il lui fit un clin d’œil et continua à tirer les bouffées tueuses et pourtant enivrantes. Il prit son temps pour le terminer et finalement il se pencha pour jeter le filtre du joint dans le cendrier. Il s’étira alors et reprit sa position initiale et confortable, affalé dans le canapé. Luca la regarda en coin et sourit moqueusement en la voyant reprendre ses devoirs. Il se passa la langue sur les lèvres avant de reprendre :

« On sort tous ce soir, tu seras là ? Au bar du centre-ville, là où on va le plus souvent. »

Il l’observa de nouveau, un peu plus sérieusement. Un pensé l’effleura, se demandant si elle pourrait être celle qu’il recherchait. Mais elle n’était pas Bêta depuis assez longtemps. Il grogna à cette pensée stupide puisque logiquement, lui non plus n’était pas Bêta depuis si longtemps. Et vu qu’il avait vraiment du mal à trouver la fille qu’il fallait, il n’allait pas s’attarder à ce genre de détail. Seulement, il lui faudrait plus de temps que ça pour en être sûr. Il faudrait qu’il l’observe et qu’il apprenne à la connaître. Parce que pour lui, il était hors de question de refiler la responsabilité de ses chers Bêtas à la première venue.