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 Mais non, je ne suis pas comme tous les autres! Ou peut être que si... [Hanna et Luca]

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Luca S. Archibald

Luca S. Archibald


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Mais non, je ne suis pas comme tous les autres! Ou peut être que si... [Hanna et Luca] Empty
MessageSujet: Mais non, je ne suis pas comme tous les autres! Ou peut être que si... [Hanna et Luca]   Mais non, je ne suis pas comme tous les autres! Ou peut être que si... [Hanna et Luca] EmptyDim 25 Mar - 15:58

*Je veux vous parler de l'arme de demain
Enfantée du monde elle en sera la fin
Je veux vous parler de moi ... de vous*


Il coupa le moteur de sa voiture et grogna car la musique se coupa en même temps. Il attrapa son mp3 et mit un écouteur dans son oreille droite. Il prit son sac à bandoulière et sortit de sa voiture. Il la verrouilla en l’observant quelques secondes. Elle était neuf, grise, encore légèrement brillante. Elle sortait du concessionnaire et il en était plutôt fier. Ce n’était pas une voiture de luxe comme pouvait en avoir beaucoup d’élèves du campus, mais c’était quand même une voiture de classe moyenne, intérieur en cuir, autoradio et clim intégrés. Bref, c’était suffisant. Après tout, Alice et Marck n’avait eu aucune obligation de lui acheter cette voiture. Il leur rendrait en quittant Los Angeles, c’était certain. Mais cette voiture lui plaisait, il ne pouvait que les remercier.

Il tourna donc les talons et se dirigea vers le centre du campus, près de la bibliothèque universitaire, où il rejoignait toujours ses amis, assis sur une table en bois à l’extérieur dans un coin d’herbe.

*La bombe humaine tu la tiens dans ta main
Tu as l'détonateur juste à côté du cœur*


Il afficha un large sourire et s’approcha d’eux. Erik était déjà là, parce qu’il se levait toujours plus tôt que lui. Il ne savait pas comment il faisait, mais à chaque fois Erik partait avant lui de la maison. Il balança son sac sur la table et souhaita le bonjour à ses amis. Il s’assit avec eux et prit le joint qu’on lui tendait, pour en tirer quelques bouffées. Il leva le visage vers le ciel, d’un bleu intense. Il baissa le volume de son baladeur sans pour autant le couper, afin d’entendre ses amis parler. Il resta dans cette position, écoutant toujours les musiques de son groupe favori, un groupe Français bien sûr. Un vieux groupe mais le meilleur de tous !

* Je suis un électron bombardé de protons
Le rythme de la ville c'est ça mon vrai mon vrai patron
Je suis chargé ... d'électricité*


Il murmurer les paroles sans vraiment sans rendre compte quand il se prit un coup de coude dans les cotes. Il se tourna vers la personne en haussant un sourcil.

« Tu m’écoutes Luca ou tu rêves ? »

Luca sourit en coin, rendit le joint à son propriétaire et ferma les yeux un instant.

*La bombe humaine, c'est toi elle t'appartient
Si tu laisses quelqu'un prendre ce qui te tient
C'est la fin*


Il défit son écouteur, coupa son mp3 et se tourna de nouveau vers la personne, sourire aux lèvres. Celle-ci leva les yeux au ciel avant de continuer :

« On fait comment pour samedi ? J’ai déjà acheté la came mais comme je savais pas combien on serait, je sais pas si y’en aura assez Y’aura que des bêtas ? »

Luca se tourna vers Erik, avec un sourire arrogant aux lèvres, répondant en même temps à la question de l’autre personne.

« T’en fait pas pour ça, tout est organisé déjà… »

Il sourit en coin et se leva en récupérant son sac. Une autre personne le jaugea du regard :

« Tu sais Luca, c’est pas parce que tu t’occupes bien de l’organisation que c’est toi qui deviendra leader, tu sais très bien qu’il faut une fille ! »

Luca se tourna vers lui, le regard noir :

« Tu me prends pour qui sérieux ? Je sais très bien tout ça. Et si tu préfère vas y, prends les rennes des bêtas en attendant de trouver la fille idéale ! C’est quand même pas de ma faute si Stéphanie n’a pas eu le temps de désigner celle qui lui succéderait. »

Il lui lança un regard hautain avant de prendre la direction des classes :

« Et de toute façon j’ai déjà une idée assez précise sur la personne. »

Puis il partit sans ajouter un mot. Il réfléchit sur le chemin, quand même plutôt déboussolé par tout ça. Stéphanie… elle était la leader des bêtas depuis trois ans. Elle aurait du désigner celle qui prendrait sa place cette année. Mais elle n’avait pas eu le temps de le faire… Elle avait été assassinée, sur le campus. Luca n’était arrivé que cette année à Westmount, mais il connaissait les bêtas et Stéphanie depuis plusieurs mois, au point d’avoir était un bêtas à part entière avant même d’avoir intégré la confrérie. Il avait eu le droit, comme tous les autres, à son bizutage. Mais il était vraiment fier de faire parti des bêtas. Et puis, il était arrivé cela. Il avait tous étaient perturbés d’apprendre la nouvelle. Et en début d’année, Luca s’était imposé, prenant les rennes de la confrérie tout en cherchant une nouvelle leader. Mais il s’avérait que ce n’était vraiment pas une tâche facile. La fille devait être une parfaite bêta, et en même temps, assez sérieuse pour pouvoir prendre en main l’organisation de tout ce qu’il se passait chez eux.

Luca se passa la main sur le visage et entra en cours, se disant qu’il espérait vraiment qu’il la trouverait rapidement. Pendant tout le cours, comme à chaque fois depuis plusieurs semaines maintenant, il pensa encore et encore à ça. Il faisait tourner son crayon, incapable de se concentrer sur le cours. En même temps, tout cela ne le dérangeait pas vraiment, ça lui permettait de penser à autres choses qu’à ses propres soucis. La disparition de Stéphanie avait été une tragédie et elle manquait vraiment à Luca, ils s’entendaient bien tous les deux. Il secoua la tête, ne voulant pas penser à ce genre de choses tout de suite. Le cours dura deux heures et Luca sortit et s’alluma tout de suite une cigarette. Il profita tranquillement en marchant lentement vers le réfectoire et écrasa le reste de sa cigarette contre le mur avant d’entrer à l’intérieur. Il ne prit même pas la peine de se prendre un plateau, sachant très bien que quelqu’un le ferait pour lui. Oui, il était plutôt apprécié parmi les bêtas, en particulier chez les filles. Mais là tout de suite, il n’avait pas envie d’y penser. Il s’approcha de la table centrale du réfectoire, où une vingtaine de bêtas mangeaient. Il prit place à côté d’Erik, en face de Raphaël. Ces deux meilleurs amis. Une fille lui apporta immédiatement un plateau et il la remercia avec un sourire en coin en lui caressant doucement la main. La fille rougit et s’assit à côté de lui. Luca fit mine de ne pas voir les regards moqueurs de Raphael et s’attaqua à son plateau.

« Hey Luca ? »

Il se tourna vers le gars de l’autre côté d’Erik :

« - Hmm ?
- T’as prévu d’emmener quelqu’un pour samedi ?
- Quelqu’un ?
- Bah… pour s’amuser quoi. Deux ou trois personnes qu’on pour taquiner… gentiment bien sûr ! »

Luca se mordit la joue en souriant, complice. Pendant les quelques dernières soirées qu’ils avaient faites, ils n’avaient pas pu s’empêcher d’inviter quelques personnes, dans l’unique but de se foutre royalement d’elles. Ces personnes avaient été enchantées d’être invitées, sur le coup. Et puis elles avaient été humiliées pendant la soirée. Et à vrai dire, Luca s’était bien amusé à faire ça. Oui, ça pouvait paraître mesquin de faire ça. Mais ils ne les frappaient pas non plus ! Ce n’était que des blagues. Luca fit « non » de la tête, défaitiste.

« Je n’ai pas vraiment eu le temps d’y penser cette semaine. La soirée et après demain, ça a été juste pour moi tout préparer. »

L’autre afficha un regard moqueur et balada le regard dans la cafét. Il stoppa le regard sur quelqu’un et montra cette personne d’un mouvement de tête à Luca :

« Elle, elle fera l’affaire. Si t’arrive à la faire venir, je te file 5 joints. Si t’arrive à la faire tomber amoureuse de toi et qu’elle soit sûre que tu l’invites parce que tu l’aime, je t’en file 10 »

Luca le regarda en haussant un sourcil, arrogant. Il sourit, sûr de lui, et se leva sans même répondre. Il prit son yaourt et se dirigea vers la fille en question. Il l’observa pendant son trajet et leva les yeux au ciel. Ok, il avait visé haut. Il entendait par là, non pas que la fille était trop bien pour lui. Bien au contraire ! Cette fille était assise seule à table, dans un coin du réfectoire, elle portait un sweat trop large pour elle et sa capuche était rabattue sur sa tête. Luca soupira puis se força à afficher un petit sourire timide. Il posa le yaourt face à elle et la regarda :

« Salut ! Je peux m’assoir ? »

Il n’attendit pas la réponse et prit place, commençant à manger. Il l’observa. Il savait que ce genre de filles n’était pas facile à faire sortir de chez elle, trop réservées, trop renfermées. Mais il était hors de question qu’il perde son pari. Après tout, aucune fille qu’il avait visé ne lui avait résisté jusqu’à maintenant. Ce n’était pas avec elle que ça commencerait.
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Hanna B. Gallagher

Hanna B. Gallagher


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MessageSujet: Re: Mais non, je ne suis pas comme tous les autres! Ou peut être que si... [Hanna et Luca]   Mais non, je ne suis pas comme tous les autres! Ou peut être que si... [Hanna et Luca] EmptyDim 25 Mar - 22:45


Lost and insecure, you found me, you found me
Lying on the floor, surrounded, surrounded
Why'd you have to wait?
Where were you? Where were you?
Just a little late.
You found me, you found me.



Mais non, je ne suis pas comme tous les autres! Ou peut être que si... [Hanna et Luca] Haha11



« Allez Hanna ! Ça pourrait être sympa ! Tout le monde va y être ! »

Je levai les yeux au ciel et fixai mes yeux sur le pare-brise. Tout le monde y serait… C’était plutôt dur qu’il manque quelqu’un puisque tout le monde signifiait tout au plus 4 personnes. Je me contentai d’hausser les épaules, geste qui voulait dire on verra. J’étais plutôt silencieuse dans mon genre, mais au moins mes amis avait finit par décoder mon non-verbal. Je les laissai parler ensemble, mes deux amis et je me concentrai sur la route, quand bien même ce n’était pas moi qui conduisais. Les mains jouant après un fils qui dépassait de mon sac bandoulière, je me préparais mentalement à affronter la dure journée qui commençait. Déjà, j’avais dû essuyer les salves d’insultes de mon père une fois mon petit frère partit pour l’école, les quelques claques habituelles avant de partir et sa fureur comme tous les matins. Ça m’avait pris près d’une heure faire mon maquillage afin que personne n’en sache jamais rien. Je ne vous dis pas le mal que j’ai eu, puisque mon père ne voulait vraiment pas me lâcher ce matin. "It's a beautiful lie. It's the perfect denial. Such a beautiful lie to believe in. So beautiful, beautiful it makes me" Les paroles me tournaient en boucle dans la tête. Je n’aurais jamais dû écouter cette chansons là en me réveillant se matin, j’allais y penser toute la sainte journée !

Involontairement je resserrai mes mains sur mon sac en revoyant les claques de ce matin. Je fermai les yeux, visualisant parfaitement la main se relever et s’abattre sur moi encore et encore. Je serrai les dents. Il n’y a aucun mot pour décrire le profond désespoir et la certaine colère que j’éprouve à c’est moments-là. Je crois que ce qui est le pire dans tout cela n’est pas simplement le fait que je ne réagisse jamais et que je me laisse frapper, c’est que j’y vois une sorte de punitions envers les actes que j’ai causé par le passé. C’était comme si on voulait me donner une dure leçon pour être absolument certain que je n’y replongerai jamais. Sauf qu’il me semblait par moment que c’était lourd à payer. Oui, bon d’accord, j’aurais dû ne jamais commencer les substances et tout le reste, mais j’y avais été tellement accrochée à lui et à ces trucs abominables que je ne m’étais rendue compte de rien… Maman avait dégradé incroyablement vite. Je n’ai même pas pu empêcher ça… J’avais été trop lente à réagir et j’y ai perdu Maman…

Je sentis la voiture s’arrêter et les regards de mes amis me vrillèrent. Je levai les yeux au ciel et je rabattis mon capuchon sur ma tête. J’empoignai mon lecteur iPod et je le mis automatiquement sur mes oreilles. Je grimpai le son de l’appareil au maximum, laissant la musique me défoncé les tympans. Rien de mieux pour s’isoler du monde. Personne ne viendrait me parler avec ça et de toute façon, j’avais été étiqueté au groupe des réservés de l’école. Bon, d’accord c’est vrai, je ne parle à quasi personne, je suis ultra associable et à cause de cela personne n’ose m’approcher. Je ne m’en plains pas. Je suis bien dans mon coin. Je n’ai aucune preuve à faire pour montrer qui je suis ou ce que je vaux. Je fais ce que je veux quand je veux et bien que je doive essuyer quelques remarques désobligeantes à mon sujet quand je marche dans les corridors, j’y vois presque une délivrance d’être à l’école et pas à la maison. Ouais, les cours son barbants et tout le reste aussi, mais au moins y’a pas quelqu’un qui vous injure aux trente secondes ou qui vous frappe par simple envie de le faire… Je débarquai rapidement de la voiture en les laissant en plan derrière moi. Aucune envie de m’expliquer sur mes humeurs aujourd’hui… Je calai mon sac bandoulière sur mon épaule et je partis rapidement vers l’école, les fuyants presque.

En marchant je faisais bien gaffe que mon capuchon reste bien en place sur ma tête. Je voulais définitivement m’effacer de ce monde. Ça ne me servait pas à grand-chose d’être dans ce monde de gosse de riche… Moi j’étais ici parce que j’étais brillante et j’étais parvenue à avoir une grosse bourse, sinon j’aurais sans doute fréquenté l’université la plus nulle en ville. Nous n’avions pratiquement plus d’argent, alors c’était déjà surprenant que je puisse étudier à Westmount. On s’entend que moi je ne pouvais faire de folles dépenses, avoir ma voiture ou peu importe ce que je pouvais avoir d’autre, moi je devais me contenter du strict minimum, hormis les produits de maquillages que je m’achetais pour paraitre comme une fille normale. Du moins, si c’était possible ! Malgré mon style particulier, les vêtements trop grand pour moi, je réussi quand même à passé inaperçu. Tout le monde ici ne pense qu’à son nombril, pas étonnant qu’une fille qui se cache sous des sweat-shirts passe inaperçu... De toute façon, qui voulait être l’ami d’une délurée mentale comme elle ? Personne !

Je me rendis à mon cours, la musique battant toujours trop forte à mes oreilles. Je pris place dans le fond de ma classe, sortant mon agenda et mon étui de crayons de mon sac. Je pris soin de baisser le volume de ma musique, sans pour autant retirer mes écouteurs. Je n’écoutai pas mon cours, étant un cours qui servait plutôt à rien en pharmacie. Je me contentais de dessiner dans mon agenda, écrivant parfois de simple mots, leur donnant texture et volume. Ce qui se trouvait dans mon agenda n’avait rien de joyeux, j’y mettais tout ce qu’il y avait de mal dans ma tête. Quelqu’un qui tombait là-dessus, c’était certain qu’il me prend pour une dépressive et une fille qui ne veut que se tirer une balle entre les deux yeux. Je finis par recevoir un coup de coude par mon amie qui avait finit par me rejoindre, elle aussi étudiant en pharmacie. Je relevai la tête et regardai à l’avant de la classe. Je voyais bien le professeur me regarder et il semblait me parler, mais je n’entendais strictement rien. Je finis par rebaisser les yeux sur mon cahier, laissant le professeur me parler dans le vide si c’était le cas. Cependant, quand la sonnerie retentit, je ne pus m’échapper à ce qu’il m’attrape.

« Mademoiselle Gallagher, est-ce que tout va bien ? »

Je me contentai d’un faible hochement de tête. Ne pouvait-il pas faire comme tous les autres et faire comme si je n’existais pas ? Il était bien le seul de tous mes professeurs à faire attention à ce que je pouvais bien faire dans son cours et pour être honnête ça me saoulait ! Je n’en voulais pas d’attention des gens qui m’entourait ! J’avais même l’impression d’étouffer ! C’était inhumain comme réaction, mais c’était moi tout simplement… Enfin… la nouvelle moi…L’ancienne aimait l’attention, elle en raffolait même, mais maintenant que je cachais un affreux secret, c’était complètement différent ! Bref ! Dès que mon professeur me relâcha je détaillai rapidement de la salle de classe. Je n’avais vraiment pas envie de m’éternisé dans son cours. Je m’assurai d’avoir tout mon matériel et je fonçai à la cafétéria. Je pris l’habituelle table que j’occupais avec mes amis, m’asseyant calmement sur ma chaise et sortant une pomme de mon sac. Je la posai sur la table avant de poser mon sac sur le sol et je remontai ensuite le volume de mon iPod. Il ne me restait plus qu’à attendre mes amis, eux aussi des réservé afin d’être absolument certaine que personne ne viendrait m’embêter. Sait-on jamais, il y a toujours des gens un peu dérangé qui aime venir déranger votre quiétude quand vous ne demander qu’à être seul !

Je pris ma pomme entre mes mains et commençai à l’y faire tourner, me perdant dans mes sombres pensées. J’aimais bien me torturé l’esprit à essayer de comprendre pourquoi on m’avait ravi ma mère. On aurait bien pu prendre mon père ! Je n’aurais jamais été obligée de vivre une vie comme celle-là ! J’étais persuadée que Maman ne m’aurait jamais fait vivre un enfer pareil ! Pourtant, c’était bien elle qu’on m’avait ravi. Je vous jure, c’est dur à supporter. Tout ça simplement à cause d’une maladie et de faute d’un donneur… Ouais ma mère avait besoin d’un nouveau cœur pour survivre. Avoir su que ma vie se transformerait ainsi, je lui aurais donné le mien volontiers, mais maintenant, je devais assurer la protection d’Étienne ! C’était mon travaille maintenant ! Un pâle sourire effleura mes lèvres. Je vis devant mes yeux le corps de mon frère, sa petite tête toujours enjouée, ses yeux rieurs et ses cheveux brun bouclés. Ce que je l’aimais mon frère ! Il avait toujours le moyen de me remettre un peu de joie dans mon univers noir ! Sa petite face, je me vois mal ce que je serais devenu. Peut-être même n’aurais-je jamais survécu puisqu’il était bien la seule chose qui me permette de vraiment m’accroché à la vie. Ok, à lire c’est ligne, vous devez probablement penser que je suis suicidaire. Je ne cache pas avoir envie parfois d’en finir, mais je ne suis pas vraiment suicidaire. C’est plus compliquer que ça en fait…

Je vis passer devant mes yeux, le visage de bienveillant de ma mère. Je sentis mon cœur se serrer dans ma poitrine. Revoir ainsi son visage, la revoir me sourire… J’étais toujours partagée entre la tristesse, la douleur et la joie de la voir ainsi, vu que normalement, j’étais plutôt assailli par son air faible et mourant sur son lit d’hôpital. Aucun enfant ne devrait voir un de ses parents mourir devant ses yeux, encore moins un jeune enfant. Ça fera toujours mal pour quelqu’un de voir mourir un proche, mais lorsque c’est notre mère et qu’on a 17 ans et une tonne de problème sur les bras, ça ne fait que vous tuer encore plus rapidement, parce que moi, j’étais déjà en train de mourir à petit feu de mes actes commis. C’était à s’en mordre les doigts. Je me souviens de toutes ces nuits passées à me réveiller en pleurs et sueur, courir rejoindre ma mère pour y trouver un minimum de réconfort. Elle seule y parvenait… Je me revis, gamine, venant tout juste de tomber et de m’être éraflé les genoux. J’avais couru voir ma mère pour qu’elle m’aide, voyant cela comme la pire chute du monde. J’étais bien loin de savoir ce qui m’arriverait !

Un mouvement devant moi réussit à me faire revenir sur le moment présent. Aucune idée comment il s’y est pris puisque normalement, il me fallait plus que ça pour reprendre contact avec la réalité. Je repris conscience que la musique battait toujours à mes tympan, menaçant de les faire éclater comme toujours. C’était certain que j’allais devenir sourde plus tard. Je posai mes yeux gris sur lui, m’assurant d’être toujours cacher par mon ample sweat-shirt. Je le détaillai du regard, étudiant attentivement chaque trait de son visage. J’en serrai les dents. Tout le monde le connaissait sur le campus. On n’avait même pas besoin d’un dessin, son nom sautait à la figure. Je surpris son regard et son sourire timide. C’était quoi ce délire ? Qu’est-ce qu’il voulait ? Je n’avais rien à lui apporté moi et un garçon populaire ne s’intéresse jamais a une rejetée comme moi, simplement comme ça. Il devait y avoir quelque chose en arrière de se sourire, j’en étais convaincue ! C’était complètement impossible sinon. Je vis bien ses lèvres remuées et j’en décelai bien le message, simplement… je n’avais aucune envie de lui faire la discussion. Je l’avais déjà vu agir, il ne perdait rien pour attendre !

J’haussai un sourcil en le voyant s’asseoir à la table sans que j’aie dit quoique ce soit. Je poursuivis mon examen silencieusement, tout étant crucial à ma façon que j’allais peut-être lui accorder la parole. Je dis bien PEUT-ÊTRE ! Je le regardai avaler son yaourt, ne pouvant m’empêcher de me renfrogner. Moi aussi j’aimerais bien pouvoir manger comme ça sans regret d’avoir avaler quelque chose… Je grommelai intérieurement. Allez ouste le gars ! Ce n’est pas encore assez clair que je suis associable et que je ne veux vraiment pas parler à personne ? Ils sont où vos amis quand vous en avez de besoin ? S’ils avaient été là, je suis persuadée qu’il n’aurait pas osé montrer sa face devant moi ! Lentement, mais sûrement, je laissai la colère m’envahir. Je savais que si j’ouvrais la bouche, mon ton serait sifflant et peu accueillant, voir pas réceptif du tout. Je finis par baisser mes yeux su ma pomme qui tournait toujours entre mes mains. Peut-être que si je ne lui accordais aucune attention, il me laisserait tranquille… Pauvre de moi ! En plus, je savais comment ça fonctionnait, comment on prenait les réservé en sourcière jusqu’à ce que cette personne accepte de faire ce que l’on voulait. J’avais déjà été témoin de comment on faisait ! Il était certain que je ne m’y laisserais pas prendre comme une débutante ! Fallait en être sûr !

Je ne résistai cependant pas à la tentation de relever le regard sur lui et de recommencer à scruter son visage. Je voulais savoir ce qu’il me voulait, bien que je doute que ça soit quelque chose de positif. Je continuai d’afficher un air complètement impassible, peu accueillante, voulant dire, « Comprend le message que tu n’es pas le bienvenu à cette table ! » mais c’était un gars et il semblait déterminé à vouloir me parler… Je me forçai de rester calme, d’apparence sereine, afin que s’il parvienne à voir mon visage, qu’il ne S’imagine pas n’importe quoi à mon sujet. Je n’étais pas une fille facile et je le savais. Je comptais bien jouer sur ça. Je ne laisserai plus personne ne me faire du mal, j’en avais déjà suffisamment sur le dos avec mon père à la maison, sans devenir encore une plus grande risée dans l’école. C’était déjà assez dur comme ça, sans a rajouter une autre couche et m’achever encore plus rapidement…
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Luca S. Archibald

Luca S. Archibald


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Mais non, je ne suis pas comme tous les autres! Ou peut être que si... [Hanna et Luca] Empty
MessageSujet: Re: Mais non, je ne suis pas comme tous les autres! Ou peut être que si... [Hanna et Luca]   Mais non, je ne suis pas comme tous les autres! Ou peut être que si... [Hanna et Luca] EmptyMer 28 Mar - 11:19

Les universités Américaines et Françaises sont très différentes les unes des autres. En France, qu’on soit populaire ou non, on peut s’en sortir facilement, se faire des amis, sortir et s’amuser un minimum. Seulement ici, à Los Angeles, c’était différent. Il ne fallait pas non plus être la personne la plus réputées de tout le campus pour vraiment s’amuser, mais il faut avouer que ça aider. Toujours est-il que Luca avait compris cela dès son premier voyage aux Etats-Unis. A Nice, en France, il était déjà quelqu’un de très connu dans son bahut. Toujours présents aux soirées, toujours invité aux sorties, il faisait partie de la majorité de la vie sociale de sa faculté. Seulement il lui en fallait plus, toujours plus. Il avait atteint le plus haut sommet de la popularité dans son université et ça ne lui plaisait plus. Il lui fallait autre chose. Et en arrivant à Los Angeles, la première fois, il avait compris qu’ici il obtiendrait ce qu’il cherchait. Il avait vite faire connaissance avec un garçon de son âge, Erik. Ils s’entendaient très bien et ont passés leurs vacances ensemble. Erik a alors présenté Luca à tous ses amis. Et c’est là que Luca a commencé à faire son chemin, petit à petit, dans la société de Westmount, avant même d’y avoir mis un pied. Il s’était très vite lié d’amitié avec un autre gars, Raphaël. Et à vrai dire, depuis, Luca, Erik et Raphaël étaient inséparables. Toujours les premiers dans les soirées, dans les bars, dans les sorties, … Bref, là n’est pas le sujet. Luca a donc pris sa place à Los Angeles et a rencontré la plupart des Bêtas de Westmount. Quand il a enfin pris sa décision de venir y vivre, dans la famille d’Erik, il s’est tout de suite inscrit à Westmount et a bien sûr, rapidement, intégré les Bêtas. Tout ça devait être écrit. Il ne pouvait en être autrement.

Aujourd’hui Luca était un des Bêtas les plus réputés alors qu’il n’était là que depuis quelques mois. Il avait d’ailleurs pris en charge le rôle de leader en attendant de trouver une fille pour reprendre le post. Oui, la leader des Bêtas devait absolument être une fille. Tant mieux. Luca ne voulait pas tenir ce rôle jusqu’à la fin de ses études. Il ne le pouvait de toute façon pas. Il n’était venu que pour un an. En juin, il retournait à Nice. Après tout ses parents lui avaient acheté un appartement su place. Et puis c’était sans compter sa famille qui lui manquait, son petit frère, son cheval, et même… Non, pas elle. Bref, Luca passait beaucoup de temps a observé les Bêta dans l’espoir de trouver la fille parfaite pour ce rôle.
Luca retira la cuillère de sa bouche et secoua doucement la tête. Il s’était encore plongé dans ses pensées au point d’en oublié le moment présent. Il vit la fille face à lui lever une nouvelle fois les yeux vers lui. Elle lui lança un regard froid, lui expliquant qu’il n’était pas le bienvenu. Ah ! La belle affaire ! Comme s’il avait besoin d’une invitation. Il était chez lui à Westmount et personne ne pourrait jamais l’empêcher de faire ce qu’il voulait. Encore moins une fille comme elle. Luca pensa instantanément à Apparences. Cette personne qui lâchait continuellement des infos sur les élèves du campus. Bien sûr, une fille comme elle ne devait jamais s’être retrouvée dessus. D’ailleurs, connaissait-elle seulement l’existence de ce blog que tous les élèves « normaux » consultaient trente fois par jour ? Luca s’y était déjà retrouvé. Oui, la venue d’un Français reprenant les rennes des Bêtas, n’était pas passée inaperçue. Parfois elle donnait des informations fausses. Il fallait savoir faire le tri. Luca posa la cuillère dans le pot de yaourt vide et esquissa un sourire en coin en fixant la fille. Si elle croyait le faire fuir à cause de ses regards, elle était mal partie. Luca n’était vraiment pas du genre à se faire intimidé. Seulement le but n’était pas ici de charmer cette fille comme il l’aurait fait avec n’importe qu’elle autre. Il devrait être subtil et avisé.

Luca observa la fille quelques instant. Elle gardait obstinément la capuche sur sa tête et les écouteurs sur les oreilles. Luca entendait le son jusqu’ici. Il sourit en coin. Depuis son arrivée à Los Angeles la plupart de ses amis le charriaient parce qu’il s’obstinait à n’écouter que ces groupes Français. Il n’arrivait pas à se faire aux musiques à la mode ici. Il aimait beaucoup trop ses propres groupes. Et puis ça faisait un peu partie de sa personnalité à lui. Sans compter son accent Français qu’il n’arrivait pas à supprimer. Il parlait très bien la langue mais sa façon de parle était étrange, compréhensible mais étrange. On pourrait le reconnaître entre mille élèves. Ce n’était pas vraiment drôle, pas au point de se moquer, mais on le remarquait facilement à cause de ça. Il lui arrivait aussi, quand il était en colère ou surpris, de jurer en Français, par habitude. Ses amis se moquaient de lui ouvertement quand il faisait ça parce que ça prouvait qu’il n’avait pas su se contrôler.

Luca se mordit la joue sans la lâcher du regard. Les cheveux brins de la fille tombaient de chaque côté de son visage. Ils étaient légèrement bouclés et semblaient doux. Oui, ils semblaient, parce que Luca n’y avait pas encore touché. Pas encore ? Un sourire arrogant étira doucement ses lèvres. Le moment viendrait, patience Luca, patience. Puis il leva les yeux dans les siens, profitant qu’elle le regardait pour fixer ses yeux. Elle avait de très jolis yeux bleus-gris et pendant un instant, Luca se plongea dedans, se perdant dans leur contemplation. Il s’attarda ensuite sur ses traits et il se mordit la joue. Cette fille était vraiment très jolie. Luca grogna légèrement. Si seulement elle avait la politesse de retirer ce stupide capuchon ! La question était : pourquoi en portait-elle un ? Généralement, les gens réservés l’étaient car ils avaient l’impression de ne pas faire partie de la « norme » ou encore, il se retrouver perdu dans cette foule de gens qui ne cherchaient que la popularité. Pourtant, elle, était vraiment jolie. Et elle semblait savoir se défendre. Le problème venait forcément d’autre part. Mais après tout, c’était loin d’être son problème. Non pas que Luca était une personne sans cœur, loin de là. Mais il est vrai que depuis que sa sœur était partie, il s’était beaucoup endurci et ne se souciait plus du tout des problèmes des autres .Il en voulait tellement à sa sœur que ça se répercutait sur les autres. Elle l’avait abandonné, sans se soucier de lui. Alors pourquoi devrait-il se soucier des autres ?

Il finit par sentir la confiance en lui affluait et il s’adossa à la chaise sans la lâcher du regard. Il lui fit un geste pour lui demander de retirer ses écouteurs en souriant gentiment. Il ne fallait surtout pas l’effrayer s’il voulait que la surprise le joue de la fête soit parfaite. Oui, c’était vraiment mesquin puisque le but était de la faire tomber amoureuse pour ensuite l’humilier .Mais après tout, toute personne censée savait à quoi elle s’exposait en restant ainsi à l’écart de la société. Si vous ne voulait pas vous retrouver avec tout un groupe sur votre dos, faites en sorte que ce groupe soit le votre ou que votre groupe à vous puisse vous défendre face à eux .Un point c’est tout. Il adopta donc un ton calme, posé et cependant légèrement accueillant et bienveillant :

« Salut ! Je m’appelle Luca. »

Il joua avec sa cuillère, raclant les bords du pot de yaourt plus pour s’occuper les mains qu’autre chose. Oui, il existait encore des gens qui ne le connaissaient pas au campus. Luca était loin d’être la personne la plus connue du bahut. Entre autre, les Alphas aiment faire parler d’eux. Non, Luca n’avait rien contre eux. En général les Alphas restaient entre eux et n’embêtaient pas les Bêtas. Les Alphas avaient plutôt des problèmes à causes des Gammas. Mais quelques uns d’entre eux lui tapaient sur le système. Enfin bref, Luca savait bien qu’il avait encore du chemin à parcourir avant d’être aussi connu que certains Alphas. Il releva les yeux sur elle en tapotant sa cuillère, sourire aux lèvres :

« Et tu es ? »

Il se passa la langue sur les lèvres en baissa le regard sur la pomme que la fille tenait. Elle n’arrêtait pas de la faire tourner entre ses mains et Luca se demandait sincèrement si elle allait finir par la manger un jour où l’autre. A cette allure la pomme serait bonne à jeter avant qu’elle ne l’entame. Il jeta un rapide coup d’œil à la table centrale et grogna en voyant les regards moqueurs de Raphaël et Erik. Il reporta son attention sur elle et haussa un sourcil :

« Hmmm… Il y a une raison particulière pour laquelle tu es seule ? »

Il arrêta de jouer avec sa cuillère et enfonça les mains dans les poches de son jean. Il fallait qu’elle parle. Si elle ne parlait pas c’était peine perdue, il se verrait mal l’inviter à une soirée. Une personne « normale » rêverait d’être inviter à une soirée des Bêtas, c’était certain. Mais Luca commença à être certain qu’elle ne se laisserait pas faire aussi facilement. Son sourire s’étira. Plus le jeu était difficile, meilleure était la victoire.
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Hanna B. Gallagher

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MessageSujet: Re: Mais non, je ne suis pas comme tous les autres! Ou peut être que si... [Hanna et Luca]   Mais non, je ne suis pas comme tous les autres! Ou peut être que si... [Hanna et Luca] EmptyDim 1 Avr - 22:41

J’avais presque l’impression de jouer à « Qui flanchera le premier ? ». Les yeux fixés dans ceux de l’autre, on pourrait presque penser qu’on faisait une conversation soit télépathique ou de regards. Cependant, lui et moi, nous étions loin de nous parler. Nous essayions plutôt d’évaluer l’autre afin d’avoir une idée de nos chances de réussites. Nous avions chacun un objectif, moi d’avoir la paix, lui, je n’en avais aucune idée. Je le sentais bien m’étudier complètement, essayer de voir sous le capuchon ce qui pouvait bien s’y trouver. Je montai une main à mon visage et se coinçai un mèche de cheveux derrière mon oreille, ne touchant pas au tissu qui me couvrait la tête. J’étais tellement habituée à ses gestes maintenant que la majorité du temps, je parvenais à les effectués sans même que mon capuchon ne bouge. « Nothing stops the madness turning, haunting, yearning pull the trigger. You should have known. The price of evil. And it hurts to know that you belong here. Yeah ! Oooooooh ! It's your fucking nightmare. While your nightmare comes to life… » J’avais les oreilles en feu. La musique criarde qui massacrait mes tympans, menaçait carrément de les faire exploser. Il était crétin ce gars par contre de ne pas comprendre que je ne voulais rien savoir de lui parler. Il n’était pas nouveau nouveau quand même, il avait une petite idée de qui je pouvais bien être. Pourquoi restait-il planter là à me regarder alors que je voulais vraiment, mais vraiment rien savoir de lui ? Des gars comme lui, quand ça vous approche et que vous savez que vous êtes un rejet, vous le savez que c’est pour quelque chose de mauvais. En tout cas… moi je le savais et j’étais bien décidée à ne pas me faire marcher sur les pieds par lui. Non, mais quand même ! Oui j’étais asociale, mais lui n’étais pas correct de ne pas vouloir respecter mon silence. C’était de mon droit de ne pas vouloir lui parler, même si ça paraissait mal élevé.

Rah ! Il m’énervait à manger son yaourt ! Qu’il dégage avec sa nourriture ! Il me donnait envie de manger et je ne voulais pas le faire. Je n’avais pas envie de me mettre quelque chose sous la dent, même si j’avais sortit ma pomme de mon sac. Elle risquait bien de faire comme toutes les autres, trouver le chemin de la poubelle sans même avoir été entamée. Il était là à me sourire comme s’il me connaissait ou s’il voulait vraiment faire ma connaissance. Il ignorait que je voyais clair dans son jeu moi. Il allait s’y prendre tout seul ! Ce n’était pas moi qui s’y prendrais comme une débutante. Non ! Certainement pas ! Personne ne s’attend à confronter un rejet qui connait ce que c’est être populaire. Ils s’attendent tous à des petits faibles et qui ne demande soient qu’à être remarqué, soient à se faire oublier. Moi j’avais décidé de me faire oublier. Nos regards étaient vraiment connectés. On s’évaluait à distance, j’étais convaincue que si je flanchais, je pouvais y perdre pour beaucoup. J’haussai un sourcil en voyant son expression plutôt sympathique prendre une tournure arrogante. Eh voilà ! Qui avait raison ? La débile de service ! Il s’adossa à son dossier, continuant de me reluquer comme si j’étais un bibelot. Bah, je n’étais pas vraiment mieux, je ne faisais que le dévisager depuis le début. Je le vis me demander d’enlever mes écouteurs par un simple signe. Gardant un masque complètement neutre, je ne pus m’empêcher un léger signe de tête lui signalant mon refus, mais j’en baissai quand même le son. J’entendis presque mes oreilles me remercier du son soudainement lointain. Je réussis à le baissai suffisamment bas pour pouvoir entendre son timbre de voix et son accent français. Je souris en coin mentalement. C’était chou quand même son accent. J’entendis son nom, sympa comme prénom. Joli…

« Can't wake up in sweat. Cause it ain't over yet. Still dancing with your demons. Victim of your own creation… » Je soupirai mentalement en entendant les paroles. J’avais vraiment l’impression d’être dans un cauchemar. L’ennui c’était que mon cauchemar était ma réalité. Ma cruelle réalité… Je mourrais d’envie de pouvoir me réveiller et me dire que ce n’étais qu’un rêve, que Maman était toujours de ce monde, que Papa n’étais pas un crétin finit qui me battait. Je frissonnai en revoyant involontairement sa main se levée. Mon regard se vida, retombant dans ma matinée. Je l’entendais me hurler dessus, me traiter de tous les noms dont on ne traite jamais sa fille normalement. Je revis sa main s’élancée dans les airs, ensuite s’écrasée sur ma joue. Moi j’étais là et j’encaissais. Qu’est-ce que je pouvais dire ? Mon père fonctionnait aux menaces avec moi. Il semblait tellement y prendre joie à m’humilier, même si nous n’étions que tous les deux quand il s’abaissait à me frapper. J’étais atteinte dans ma fierté personnelle, au point tel que je doutais qu’elle existe encore. Je clignai plusieurs fois des yeux, me rappelant que je n’étais plus seule. Soit maudit Luca ! Je baissai les yeux sur ses mains qui faisaient bouger sa cuiller dans son pot vide. J’en serrai les dents, tant le mouvement m’énervait. Je savais qu’il y avait eu quelque chose de bon avant dans ce contenant et que maintenant il descendait en lui. Il avait tellement eut l’air d’avoir trouvé ça bon… Je me sermonnai intérieurement en me surprenant à vouloir en manger moi aussi. Je me mordis les joues et je décidai plutôt de retourner fixer son visage, pour ne pas être tentée de manger. Je continuai de faire tourner ma pomme, par simple réflexe, sans pour autant l’y toucher avec mes dents. J’étais bien déterminée à ne pas touché à ma nourriture. Je ne prenais que ce que j’avais de besoin pour survivre et après, le reste, bien je m’en privais. J’avais perdu beaucoup de poids depuis la mort de Maman, pourtant, je réussis toujours à tenir debout malgré tout la maltraitance que je faisais subir à mon propre corps.

« Fight. Not to fail. Not to fall. Or you'll end up like the others. Die, die again. Drenched in sin. With no respect for another… » J’échappai un soupire à ces paroles de chanson. J’en avais un peu ma claque de lutter. Je mourrais d’envie de baisser les bras, de me laisser avoir par la mort. De toute façon, c’était déjà comme si j’étais morte. La seule chose qui me permettait de m’accrocher un minimum c’était mon petit frère, à part lui, rien ne me forçait à y être. Je le regardai me demander qui j’étais et je le jaugeai encore. Ensuite il détourna la tête et regarda ses amis assis à une table plus loin. Je levai les yeux au ciel. Je ne m’étais pas tromper, il y avait vraiment quelque chose derrière la tête d’autre que de faire ma connaissance. Je détaillai ses amis au loin et je ne manquai pas leurs airs moqueurs. Je gardai les yeux sur ses fréquentations, quand bien même son attention était reportée sur moi. Les deux autres gars avaient détournés le regarda quand ils avaient surpris le mien, quoique je n’étais pas vraiment certaine qu’il avait pu voir le mien sous ma capuche. Je l’entendis me demander si j’avais une raison d’être seule et je soupirai, reportant mon attention sur lui. Je vis son sourire s’étirer et mes dents se serrèrent à nouveau. C’était plus que clair qu’il me voulait du mal ce gars-là, voyez simplement ses amis qui l’observe en le dévorant des yeux et lui qui réagit avec ses sourire changeants, j’y étais forcément perdante. L’envie me prit presque de lui lancer ma pomme et de partir, mais je me retins, me disant qu’il ne la méritait pas encore.

Je me mis à méditer sur ses paroles. Avais-je envie de lui répondre et d’engager la conversation avec lui ? Si je lui répondais, je n’aurais plus le choix que de continuer et j’en serais prise au piège. Je voulais vraiment qu’il parte et me laisse dans ma petite bulle. Je baissai les yeux sur ma pomme qui tournoyait toujours dans mes mains. Que faire, que faire ? Si seulement je ne me forçais pas à être aussi solitaire, j’aurais peut-être moins de problème à faire décoller les indésirables ! Je me mordis fortement les joues en rêvant du temps que j’étais moi aussi populaire et aimer de tout pleins de gens. La vie était tellement facile à ces moments là… Quand je voulais avoir la paix, ce qui n’arrivait quand même pas très souvent, les gens me l’accordaient sans rechigner puisqu’ils savaient que j’avais des gens pour me défendre ou pour leur faire payer de m’avoir embêté trop longtemps. Maintenant ça me semblait si compliqué, les gens savaient à peine que j’existais dans ce monde de gosses de riches. Quand on s’intéressait à moi c’était pour essayer de me caler un peu plus encore dans la hiérarchie de l’école. Comme si je n’étais pas déjà suffisamment basse ! Il y en avait peu en dessous de moi. Par contre, j’avais quand même creusé mon propre malheur… J’aurais probablement pu être dans les populaires du campus, mais j’avais décidé de me refermer sur moi-même. C’était sûrement à cause de ce qui se passait dans ma vie, mais n’empêche, j’aurais pu être facilement appréciée par les gens et monter rapidement dans la hiérarchie. J’en avais décidé autrement, j’en payais les frais maintenant. Je relevai mes yeux et je l’étudiai un dernier moment, décidant finalement de mon plan d’action pour lui répondre. Je me forçai à un ton calme et neutre en le fixant.

« T’inquiète, je sais qui tu es, pas la peine de me faire une grande cérémonie de présentation ! Si je suis seule c’est parce que je n’aime pas les crétins comme toi qui essaie de se payer ma tête à bon prix et que j’attendais mes amis. Tu devrais en faire autant, les tiens semble avoir hâte de savoir ce que j’aurai bien pu te dire, aux expressions qu’ils faisaient ! »

Je me relevai en prenant la ganse de mon sac et l’envoya sur mon épaule. Je pris ma pomme d’une main et je le fixai une dernière fois.

« Essaie pas de prendre les gens pour plus con qu’ils le sont ! »

Je le plantai là, marchant vers la sortie de la cafétéria, lançant ma pomme dans une poubelle sans y avoir touché. Je m’assurai que mon capuchon tenait toujours en place sur ma tête, laissant mes pensées tournées à cent à l’heure. Avais-je vraiment envoyé balader ce Bêta ? Un sourire effleura mes lèvres. Je n’avais pas tout perdu de mon caractère de quand j’habitais à San Diego. Je l’avais simplement mis en sourdine dans un coin de ma tête, bien qu’il demande souvent à sortir et s’exprimer. Moi je passais mon temps à le réprimer dans son coin. Je ne voulais pas que les gens de Los Angeles connaissent la fille que j’avais été. La page était tournée, jamais plus je ne serai l’ancienne Hanna. Je notai bien que l’ambiance dans la cafétéria c’était un peu alourdie et que les discussions c’était faites une peu moins bruyantes. Qu’est-ce que j’en avais à faire si s’en était moi la cause ? Il n’avait qu’à ne pas venir m’embêter. J’empoignai mon lecteur de musique et je grimpai de nouveau le son au maximum. Si mes oreilles avaient pu râler contre moi, c’était certain qu’elles l’auraient fait. Maintenant tout ce qui m’importait c’était sortir de cette pièce, en espérant que Luca soit suffisamment fier pour ne pas la suivre et essayer de rattraper la conversation qui c’était plutôt mal terminée. S’il était intelligent, il n’essaierait pas de me suivre et mes quelques paroles prononcées auraient suffi à le décourager, mais s’il ne l’était pas, j’allais avoir plus de fil à retordre. Il ne me restait plus qu’à croiser les doigts et espérer…
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Luca S. Archibald

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MessageSujet: Re: Mais non, je ne suis pas comme tous les autres! Ou peut être que si... [Hanna et Luca]   Mais non, je ne suis pas comme tous les autres! Ou peut être que si... [Hanna et Luca] EmptyVen 6 Avr - 17:09

Luca était quelqu’un d’assez sûr de lui. Du moins, c’est ce qu’il s’acharnait à montrer aux gens. Et il réussissait plutôt bien à vrai dire. Depuis qu’il était arrivé à Los Angeles il s’était construit la personnalité qui lui plaisait. Son plus gros problème, c’était qu’il n’arrivait pas à vraiment s’attacher aux gens, du moins, aux filles. Il s’était fait pas mal d’amis gars, dont deux en particulier pour qui il tuerait. Mais les filles c’était autre chose. Oh, bien sûr, il en fréquentait beaucoup, peut-être trop d’ailleurs. Mais aucune d’elle ne l’attirait plus que les autres. C’était plutôt, pour s’amuser. Et c’était peut-être à cause de ça qu’il avait du mal à les comprendre. Du moins, il fallait aussi dire que la fille face à lui était plutôt un spécimen à part…

Elle lui lançait de fréquents coups d’œil, parfois curieux, parfois assassin. Son humeur semblait changer à chaque seconde et parfois elle se perdait dans ses pensées. Luca la regardait en haussant un sourcil, s’attendant presque à la voir parler un langage extraterrestre. Il affichait un regard légèrement moqueur. Elle semblait s’énerver sur le yaourt de Luca. Pour un peu, il serait parti presque effrayé. Mais l’enjeu était intéressant. 10 joints s’il la rendait amoureuse…Bon ok, ça semblait impossible. Mais 5 si elle venait à la soirée. La barre était un peu moins haute, ça valait au moins le coup d’essayer. Et de toute façon, hors de question de repartir perdant, tous les regards de ses amis étaient braqués sur lui et il pouvait presque apercevoir les sourires moqueurs d’Erik et Raphaël. En plus de ça, elle s’entêtait à rester silencieuse. Luca leva le regard derrière elle et aperçut deux filles tournées vers celle face à lui. Bon au moins c’était clair que maintenant, plusieurs personnes les regardaient, intriguées. Ce n’était pas tous les jours qu’un Bêta adressait la parole à une fille solitaire comme celle-là. Les deux filles lancèrent un regard plein de dégouts envers celle qu’il avait face à lui. Luca était persuadé qu’avec n’importe qu’elle autre fille de Westmount, ça aurait été dans la poche avant même de lui avoir adressé la parole. Mais elle ! …

Et puis, finalement, enfin, elle leva les yeux dans les siens. Elle afficha un air neutre mais à la façon dont elle crispait la mâchoire, Luca était sûr qu’elle aurait payé cher pour pouvoir l’étrangler. Il fit un minuscule mouvement vers l’arrière sans s’en rendre compte. L’instinct sûrement. Elle le cassa complètement, lui expliquant clairement qu’elle n’en avait rien à faire de lui ou de ce qu’il pourrait proposer. Elle avait vu clair dans son jeu alors qu’il n’avait encore presque rien dit. Luca regarda la salle en coin. Pratiquement tout le monde s’était tut, surement dans l’espoir d’entendre ce qu’elle disait. Luca se pinça les lèvres entre elle et se contrôla pour ne pas répliquer méchamment. Il s’était déjà assez fait remarquer. Puis elle se leva avec une dernière réplique cinglante et Luca se tourna vers elle, prêt à lui attraper le poignet pour la retenir. Mais il ne le fit pas, ne sachant de toute façon pas ce qu’il lui dirait. Elle croyait ce qu’elle voulait de lui. Après tout, c’était l’image qu’il s’était fait et il en était fier. Et puis pour maintenant, c’était raté, son coup tomber à l’eau. La suivre ne servirait à rien, elle se braquerait de nouveau et il n’avait franchement pas toute la journée à perdre.

Il la regarda partir en se demandant s’il se vengerait. S’il ne le faisait pas ce serait mal vu en tout cas. On le croirait faible. Il grogna et passa le bras sur la table avec rage, ce qui eut pour effet de faire voler son pot de yaourt et sa petite cuillère à l’autre bout de la cafeteria. A présent un silence complet régnait dans la pièce. Jusqu’à ce que Raphaël éclate de rire. Son rire résonna dans toute la salle et Luca leva les yeux sur lui. Il était plié en deux et Erik l’accompagna bientôt avec tous les Bêtas. Luca leva les yeux au ciel en soupirant et finit par se lever. Il avait intérêt à rattraper son coup en beauté s’il ne voulait pas qu’on se foute de sa gueule pendant la soirée de samedi. Il se leva et rejoignit les autres avec un sourire en coin. En arrivant à la table il frappa Raphaël derrière la tête puis s’assit. Les conversations reprirent dans la cafeteria et Luca attendit que ses amis aient finit de manger avant de quitter la salle avec eux. Ils sortirent et Luca se prépara un joint pour se calmer. Raphaël n’hésita pas à en remettre une couche à chaque seconde. Finalement, Luca passa le reste de l’heure du déjeuner avec une fille. Il l’emmena près du Lac et il oublia bien vite sa mésaventure.

Les cours reprirent en début d’après-midi et Luca s’endormit dans l’un d’eux. Ils n’étaient de toute façon pas particulièrement passionnants et il avait besoin de sommeil. Il se réveilla en plein milieu de son dernier cours et dessina sur une feuille blanche. Il soupira jusqu’à recevoir une boulette de papier. Il l’ouvrit et y vit une heure de rendez-vous pour le soir même, après les cours. Il leva le regard et vit la fille en question. Il sourit en coin et hocha la tête. La fille rougit et se tourna vers son amie pour parler. Luca leva les yeux au ciel. Les filles étaient toutes les mêmes ! A l’exception d’une… Il grogna en repensant à cette dégénérée. Il soupira de contentement quand la fin du cours sonna et il sortit immédiatement pour se diriger vers le parking.

Luca marcha tranquillement vers sa voiture, sortant une nouvelle cigarette. Il passa avant à la bibliothèque. Il posa sa cigarette sur le côté pour la récupérer plus tard et entra. Il se dirigea tout de suite dans le rayon qui lui fallait et prit un livre pour son prochain devoir. Il tenait quand même à obtenir de bonnes notes puisque ses parents payaient les frais de scolarité et tout le reste ici et qu’ils payaient toujours son appartement à Nice, sans parler des soins à son cheval. C’était le minimum qu’il pouvait faire. Il sortit donc avec le bouquin et récupéra sa cigarette puis partit vers le parking. Il s’arrêta à côté de sa voiture et s’y adossa en fumant tranquillement. Il sortit son mp3 et replaça les écouteurs dans ses oreilles, le son à fond.

« Cendrillon pour ses vingt ans est la plus jolie des enfants,
Son bel amant, le prince charmant, la prend sur son cheval blanc. »

Luca regardait les élèves passaient, rendant aux filles les sourires qu’elles lui lançaient. Il vit un groupe d’Alphas et les observa sans gêne. Il n’avait rien contre eux mais franchement, ils avaient vraiment tous l’air de gros faux-culs. Ils semblaient n’être dans leur confrérie que par profit. Alors que les Bêtas eux, se considéraient comme une grande famille, des amis soudés. Luca sourit en coin en pensant à la soirée qui allait avoir lieu le week-end suivant. Il était plutôt fier de lui, il avait réussi, encore une fois, à tout organiser à temps.

« Elle oublie le temps, dans son palais d’argent,
Pour ne pas voir qu’un nouveau jour se lève,
Elle ferme les yeux et dans ses rêves, elle part… »

Luca appuya les coudes sur le toit de la voiture et regarda le ciel. Il plongea dans ses pensées et repensa à la fille de la cafétéria. Il grogna et soupira en se disant qu’il fallait vraiment qu’il se venge s’il voulait se sentir mieux. Il ne lui voulait pas vraiment de mal. A la base c’était juste pour quelques moqueries, rien de vraiment méchant. Mais à cause d’elle il allait devoir se faire entendre face aux Bêtas et ça ne l’enchantait pas. Il se passa la langue sur les lèvres en se demandant s’il y avait encore une infime chance de l’inviter à la fête. Ce serait vraiment l’idéal. Il grogna en se disant que ce serait difficile de la retrouver sur le campus si elle s’amusait à longer les murs et se planquer derrière les arbres.

«Cendrillon pour ses trente ans est la plus triste des mamans,
Son bel amant a foutu le camp avec la Belle au Bois Dormant. »

Luca soupira et se mit à chercher après la fille qui devait le rejoindre. Il avait dit qu’il était d’accord pour l’emmener au cinéma alors qu’est-ce qu’elle faisait ?! Elle se croyait vraiment tout permis, il n’avait pas que ça à faire de sa vie lui. Les filles l’agaçaient de plus en plus. Depuis qu’il était à Los Angeles il n’avait pas eu de vraie copine et il comprenait de plus en plus pourquoi. Elles étaient infernales ! Finalement il était bien mieux comme ça, à en fréquenter une différente chaque jour. Il était plongé dans ses pensées quand il aperçut une silhouette familière. Il releva les yeux et la reconnut.

« Elle commence à boire, à trainer dans les bras,
Emmitouflée dans son cafard, maintenant elle fait le trottoir, elle part… »

Il fronça les sourcils. Elle se dirigeait vers le parking. Il plissa les yeux et fut sûr que c’était elle. Pas de doute ! Une capuche rabattue sur sa tête et les fils des écouteurs qui lui pendaient aux oreilles. Luca sourit en coin, c’était sa chance où jamais. Il resta appuyé contre sa voiture en attendant qu’elle s’approche. Tant pis pour la fille qui devait le rejoindre, elle n’avait qu’à être là à l’heure. Il commença à réfléchir à ce qu’il lui dirait. Il regarda en coin l’aire de stationnement et soupira de satisfaction en voyant qu’elle n’était pas trop remplie. Il se demandait ce qu’il allait bien pouvoir lui dire, il fallait absolument qu’il puisse l’emmener quelques part, ça lui laisserait du temps pour parler. Luca avait l’intention de s’excuser, de lui faire croire qu’il n’était pas celui qu’elle croyait. Avec un peu de chance elle se laisserait berner et finirait par l’apprécier. A partir de là, c’était dans la poche. Son éducation reprit le dessus. Avant tout, être un gentleman. Il se nota ça dans un coin de son esprit et la regarda approcher, afficha un léger sourire sur ses lèvres.

« Notre père qui êtes si vieux, as-tu vraiment fait de ton mieux ?
Car sur la terre et dans les cieux, tes Anges n’aiment pas devenir vieux… »

Il se redressa, éteignit son baladeur, enroula les écouteurs et le rangea dans son sac. Il jeta sa cigarette au sol et l’écrasa du pied puis redressa le visage et leva les yeux sur elle. Il fit un pas dans sa direction, sûr de lui.
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Hanna B. Gallagher

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Mais non, je ne suis pas comme tous les autres! Ou peut être que si... [Hanna et Luca] Empty
MessageSujet: Re: Mais non, je ne suis pas comme tous les autres! Ou peut être que si... [Hanna et Luca]   Mais non, je ne suis pas comme tous les autres! Ou peut être que si... [Hanna et Luca] EmptyMar 24 Avr - 17:53

J’admets avoir eu peur quand je l’avait vu se retourner. J’étais convaincue qu’il me retiendrait et dieu que j’aurais détesté. Je voulais le fuir comme je fuyais tous les autres personnes de ce campus. Il m’énervait simplement à le regarder. Sa petite vie parfaite et tout et tout ! Espèce d’enfant de riche ! Ça ce croit toujours tout permis ! Désespérant ! Je marchai rapidement dans les corridors, essayant de mettre un maximum de distance entre lui et moi au cas où. S’il fallait vraiment que je le recroise, j’allais exploser et je ne tenais pas à ce que ça l’arrive. Je tenais à garder l’image que les gens avaient de moi, soit la Hanna silencieuse et solitaire. Je ne voulais pas qu’ils sachent que je piquais des crises pour des bêtises. Quoique je savais à son expression quand j’étais partie qu’il ne laisserait pas tomber facilement. C’était peut-être ce qui me désespérait le plus… Je savais reconnaitre certains regards, ceux-là qui son bien déterminé à avoir ce qu’il veule… À mon plus grand désespoir, il l’avait eu. Tant pis, je devrai gérer avec ça. C’était qu’une chose de plus parmi tant d’autre non ? Je poussai un soupir. Il me semblait que ma liste ne cessait de s’agrandir… Que je sois maudite !
 
Je sortis dehors par une entrée peu fréquentée par les autres étudiants. Le soleil était complètement resplendissant. Comme les cours allaient débuter bientôt, il n’y avait presque plus personne à l’extérieur. Un léger sourire effleura mes lèvres. J’allais avoir la paix pendant un moment. Je resserrai ma prise sur la ganse de mon sac et je sortis sous le soleil. Je marchai un moment, cherchant un endroit ou je pourrais être tranquille et pas trop à la vue de tous. Je finis par me dénicher un endroit au loin, près de la forêt, à l’ombre parce que je commençais à avoir chaud sous mon sweat-shirt noir. Je marchai jusqu’à mon petit repère et seulement là je me permis de retirer ma capuche. Je passai une main dans mes cheveux, les ébouriffant un peu par la même occasion. Je me camouflai sous l’ombre des arbres, appuyant mon dos contre l’un d’eux. Je savourai le doux silence de la nature qui m’entourait, ne me préoccupant plus de ce qui c’était passé pour le moment. J’appuyai ma tête contre le tronc noueux, retirai mon sac de mes épaule et laissai mes doigts toucher l’herbe. Je gardai un pâle sourire sur mes lèvres, savourant enfin un moment de solitude rien qu’à moi où cette fois personne ne viendrait m’embêter. Je laissai mes doigts caresser quelques brins, me disant que ce simple geste m’avait manqué. Quand avait-il été mon dernier moment de paix et de tranquillité ? Il me semblait que ça remontait à des années-lumière. Je retirai mes écouteurs de mes oreilles, les laissant enfin se reposé du son trop fort. Je posai mon téléphone dans mon sac, arrêtant la musique en même temps. Je laissai mes yeux parcourir le campus, vide de monde.
 
Je contemplai l’endroit, lui découvrant une certaine beauté. Je ne m’étais jamais vraiment attardée à regarder l’endroit où j’étudiais, j’étais plutôt préoccupé à me fondre dans les murs. Maintenant que rien n’assaillait mon esprit, je pouvais enfin prendre le temps de savoir où j’étais vraiment. C’était vraiment paisible une fois que tout le monde était en cours. Sympathique et charmant… De mon poste d’observation, je pouvais apercevoir le lac où quelques personnes y étaient. Je les détaillai de loin et la mélancolie m’envahie. Je finis même par détourner les yeux, au point ou ça me rendait malade. Je lançai un coup d’œil à mon téléphone qui reposait à mes côtés. Il était attirant… J’avais envie de le prendre et d’appeler tous mes amis de San Diego pour parler de tout et de rien, savoir ce que j’avais manqué. Je voudrais tant pouvoir entendre que leur voix et savoir qu’il y avait encore quelqu’un sur terre qui me connaissait un temps soit peu et quelqu’un qui m’aimait un peu… Je sais que je pourrais faire un effort ici et m’ouvrir aux autres, mais avec tous ces enfants qui se sentent toujours supérieur a vous, peu importe que vous soyez populaire ou non, ça ne donne pas nécessairement envie de s’ouvrir. Je secouai doucement ma tête. À quoi je pensais moi ? Jamais je ne pourrais changer la vision qu’ils ont tous de moi. J’aurais dû le faire à mon arrivée sur le campus et pourtant j’avais préféré me reculer de tous. Quoique… c’était plutôt une envie passagère qui me prenait, après tout, dès que je me retrouverais enfermée dans les classes et les couloirs, tout redeviendrais normal et je ne souhaiterais que vivre ma douleur seule…
 
Ma douleur… C’était complètement fou ce qui m’arrivais. Personne ne pouvait comprendre. J’avais toujours l’impression d’être prise dans une tempête. Une tempête si forte que même si je hurlais à m’en défoncer les cordes vocales, personne ne m’entendrait jamais. J’étais au fond du baril. Peut-être même du puits… J’étais incapable de m’en sortir. Tout ce que je pouvais faire c’était espéré que quelqu’un un jour me remarque et m’aide… Et là je ne parle pas d’un évènement comme il vient de se passer, ça c’était plutôt pour m’embêter et me prendre pour plus nouille que je l’étais. À être seule comme ça alors que tout le monde était en cours ça permettait de réfléchir sur plusieurs points. Qui étais-je devenue ? J’étais devenue une personne que jamais je n’aurais cru être. Jamais je n’aurais pensé un jour me camoufler sous un vêtement qui fait trois fois ma grosseur, arrêté de manger presque complètement et qu’en plus de cela je m’isolerais du monde quasi totalement. Le changement de personnalité c’était effectué tellement rapidement. Dès que maman fut décédée j’avais commencé à changer radicalement. Le châtiment que mon père me donne n’est qu’une accélération du processus. J’aurais fini par tomber aussi bas même sans ça. Je poussai un soupir de mort. J’avais fait quoi exactement pour mérité tout ça ? Étais-ce contre moi que tout cela ce produisait ou étais-ce seulement moi qui divaguait ? Ça ne serait même pas étonnant.
 
Je fermai les yeux et me déplaçai légèrement. Je me couchai sur l’herbe et fixai le ciel bleu de mes yeux gris. J’essayai de trouver des former aux rares nuages qui passaient, passant mon temps. Pourquoi est-ce que mon père agissait ainsi avec moi ? Étais-ce vraiment de ma faute si maman est décédée ? Oui j’aurais pu être plus présente et être plus aidante envers ma famille, mais il y a des moments ou je trouve que c’est cher payer pour avoir été seulement lente à réagir. Sauf que des fois j’osais me dire que c’était mérité. Je ne savais pas vraiment sur quel pied danser avec toute cette histoire. Mérité, pas mérité ? Tant que je n’aurai pas la réponse et le courage de me relever, je me laisserai frapper sans réagir. Je montai mes avant-bras à mon visage, relevant les manches, dévoilant ainsi mes cicatrices. Je les étudiai attentivement, écartant mes bracelets qui m’obstruaient la vue. Du bout des doigts, je suivis les différentes coupures que je m’étais moi-même infligée dans mes plus grands moments de détresse. Je grognai. Je ne m’infligeais pas ça tous les jours, juste dans les moments où je n’étais plus capable d’absorber les coups. Dans ces moments-là je me réfugiais dans la salle de bain une fois tout le monde profondément endormi et je commençais à me taillader les poignets moi-même. Je n’étais pas suicidaire, j’évitais soigneusement mes veines, mais pour ce qui est du reste… je doutais qu’un jour ça disparaisse, surtout si ma vie continuait sur cet enfer là.
 
Pensive, je laissai retomber mes bras de chaque côté de mon corps, me concentrant uniquement sur le chatouillement que produisait le soleil sur ma peau. Je devais être blanche comme un drap à ne jamais voir le soleil comme ça. Parfaitement immobile, les yeux à nouveau clos, je tentai désespérément de faire le vide dans ma tête. Ce fut sans succès évidemment, tout ce que je parvins à faire c’est revoir et revivre la scène avec mon père de ce matin. Je me mis à frissonner même sous les rayons chauds de l’astre. Jamais je ne pourrais être tranquille avec ces images. C’était fichu d’avance. J’ouvris les yeux, contemplai le ciel encore un instant avant de finalement me redresser sur mes coudes. Je me tournai à plat ventre et prit mon téléphone entre mes mains. Machinalement, je me dirigeai dans mes photos et je commençai à les visionner les unes après les autres. La majorité étant des photos de mon jeune frère, mon ancien téléphone qui contenait toutes mes photos avec mes amis m’avait été confisqué. J’eus un sourire en coin en tombant sur une photo d’Étienne à mes côtés, les deux faisant une face de clown. Si vous saviez comment j’aimais voir ses deux yeux bruns pétiller. J'aimais le voir heureux et débordant de vie, ça me rappelait que tout n'étais pas totalement noir. Je fis défiler mes photos, souriant à une, songeuse à une autre... Chacune me ramenait une souvenir précis des deux dernières années. Folie, oh douce folie♪♫

Après avoir passé en revu mon mince répertoire de photos des dizaines de fois, je me relevai, empoignant mon sac et rabattant ma capuche sur ma tête. Je calai mon sac dans le creux de mon épaule, démêlant mes écouteurs déjà tout mélanger. Avouez! Des que vos écouteurs ne sont pas dans vos oreilles, la majorité du temps ils sont entortillés et vous devez passer un moment à défaire les nœuds. Enfin bref, le temps de rentrer dans le bâtiment scolaire, j'eus le temps de mettre mes écouteurs dans mes oreilles et de monter le volume de ma musique. Je me retrouvai à nouveau dans la circulation des autres étudiants, seule dans mon monde, isolée par mon sweat-shirt et ma musique. Sous ma capuche, je détaillais rapidement les gens qui passaient près de moi. Je décelais leurs tics s'ils en avaient, leur façon de marcher... Je passais plus de temps à observer tout le monde qu'à essayer de me mêler à eux. Il y avait certaines personne que je regardais plus que d'autres, certaines que je fixais plus d'une fois. Je parvenais à trouver leur manie simplement en les observant. Certains m'amusaient, la majorité ne se rendant pas compte que ce qu'ils faisaient. Parfois j'avais même le droit à un bon spectacle sans avoir dépenser un sous. Sauf que des fois c'était différent... Bon on connaît la chanson, les gens m'exaspèrent, je suis ultra solitaire, je me fais battre tous les jours... 

J'entrai dans mon dernier cours de la journée, toujours branchée à mon lecteur de musique. Je me dirigeai au fond de la classe, dans un coin, certaine de me faire oublier. Seulement... J'espérais à tord de me faire oublier. Les têtes se tournaient sur mon passage, ce que je devinais être des murmures se transmettaient de personne en personne. J'eus d'abord envie de déranger mon masque d'impassibilité pour froncer mes sourcils, mais je réalisai rapidement que leur sujet de conversation était la discussion que j'avais eu avec Luca à la cafétéria. Je poussai un petit soupir. Comment avais-je pu croire que j'aurais la paix avec cette histoire? C'était tellement évident que je n'en serais pas tranquille. Je serrai les dents et resserrai mon poing sur ma ganse de sac. Il allait me le payer! Moi qui avait plutôt bien réussi à me faire oublier, ce gars là avait tout fait planté. Merci! C'était tout ce dont j'avais besoin moi! Je posai mon sac sur mon bureau en rageant intérieurement. Si seulement je pouvais me venger! Ça m'était tout simplement impossible vu ma place dans le campus. Aucune personne associé à mon groupe de rejet n'avais osé élevé la voix face à un populaire. Oui, j'étais amplement capable de me défendre, de me venger. Des gars comme lui j'en avais vu d'autres et même pire. Lentement, mais sûrement j'aurai ma vengeance! J'y comptais bien. Je lançai un dernier regard aux gens qui m'observaient toujours. J'ignore si certains tentaient d'être discret, mais c'était plutôt raté. J'en serrai qu'encore plus les dents. Ne pouvaient-ils pas m'oublier comme ils le faisaient si bien avant l'incident de ce matin? 

Je regardai la progression de l'entrée de mon professeur, baissant le son de mon appareil sans l'arrêter, avant de finalement sortir mon agenda et un crayon. Je l'ouvris à une page et commençai à dessiner. Je regardai mon crayon parcourir ma page blanche. Un trait par-ci, un trait par-là. Je ne pensais pas vraiment faire de motif précis, mais involontairement, je traçai différents mots avec différents dessins, tous représentant mon état d'âme. Un mélange de colère, de répulsion, de souffrance et d'incompréhension. N'importe qui qui verrait ça se poserait des questions sur mon état mental. C'était assuré qu'on me prendrait encore plus pour une folle. S'ils savaient... Mon agenda étaient rempli de ces dessins de désespoirs... Je n'y pouvais rien. Si au départ mon idée n'étais que de dessiner, elle se transformait à toute les fois en cauchemar sur papier. Je fixai mon "œuvre" vers la fin du cours et je poussai un soupir à nouveau. Le pire dans tout cela c'est que je n'y trouvait aucune satisfaction, aucun sentiment de libération. Ça me laissait totalement de marbre, froide à ce que je vivais moi-même. Je refermai mon cahier, la cloche raisonnant dans l'école. La journée était terminée pour moi, je pouvais rentrer chez moi. J'enfouis tous les effets personnels dans mon sac, le calant à nouveau contre mon épaule et sortit en vitesse de la classe, prenant la direction du stationnement. 

Contrairement à la norme des gens, j'étais loin d'être heureuse de rentrer à la maison. Voir tout le monde, large sourire suspendu aux lèvres pour savourer leur retour à domicile me rendais encore plus morose. Pouvait-on, une fois rendue à mon stade, éprouver encore de la joie pour des banalités aussi simple que de rentrer chez soi? Aucune idée. Je m'arrêtai seulement une fois rendue à la voiture de mon amie, attendant qu'elle arrive puisque sinon je devrais marcher pour retourner chez moi. D'un coup, l'idée de marcher me paru drôlement attrayante. Ça me donnerais un répit supplémentaire à mon enfer, ce serait apprécié. Cependant, en y réfléchissant bien, j'arriverais tard à la maison et qui sait ce qui pourrait se produire pendant ce temps là. Je ne voulais même pas y penser et je dû réprimer un frisson. Je sortis mon téléphone de mes poches, vérifiant que mon amie ne m'aie pas oublié. Je ne serais pas plus avancée si elle ne venait pas... En relevant la tête, je le vis qui s'approchais. Automatiquement, je me figeai. Qu'est-ce qu'il voulait encore? Je recommençai à l'étudier attentivement. Je remarquai sa démarche, croisai son regard de loin. Je n'eus qu'envie de m'enfuir en courant. Je ne voulais pas le voir, encore moins lui parler. Par sa faute les gens m'avaient regardé aujourd'hui. Par sa faute les gens c'était occupé de moi. Par sa faute je n'avais pu avoir la paix que j'avais cruellement espérée. Automatiquement, je dirigeai mes yeux vers l'entrée du bâtiment. Sors, sors, sors, me scandait une voix dans ma tête. Obstinément, je gardais mes yeux sur la porte, scrutant les portes qui ne se décidaient pas à laisser sortir mon amie. La pressente envie de fuir me torturait l'esprit. Aller, sors bon sang, sors!  Mes yeux baissèrent sur mon téléphone. Y aurait-il un message de mon amie qui me permettrait la sortie? Rien... Que me restait-il a faire? Partir? C'était envisageable. Néanmoins, je me contentai de bien calé ma capuche sur ma tête, de m'assurer que la musique qui me bourdonnait dans les oreilles était au maximum et que mon visage était complètement sans émotions. Que faire ensuite? Espérer qu'il reparte, ne voulant pas encore vivre l'expérience de parler à un mur. Bon d'accord, il savait que je pouvais parler j'avais ouvert la bouche plus tôt, mais j'avais fait exprès de les sortirent d'un ton cinglant. Espérons que lorsqu'il verra mon visage, ça le décourage, c'était tout ce dont je demandais...
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Luca S. Archibald

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Mais non, je ne suis pas comme tous les autres! Ou peut être que si... [Hanna et Luca] Empty
MessageSujet: Re: Mais non, je ne suis pas comme tous les autres! Ou peut être que si... [Hanna et Luca]   Mais non, je ne suis pas comme tous les autres! Ou peut être que si... [Hanna et Luca] EmptyMar 1 Mai - 8:14

Si à la base son but n’avait été que quelques moqueries envers cette fille si spéciale, maintenant, Luca souhaitait réellement se venger. Il fallait absolument qu’il marque les esprits en la rabaissant avec soin pour qu’on se souvienne de ça et pas de ce qu’il s’était passé le midi même au réfectoire. Il n’avait pas encore vraiment de plan en tête, mais il savait qu’il allait tout faire pour l’amener à la fête, coûte que coûte. C’était la meilleure façon de l’humilier en public, devant tous les Bêtas. Le problème, c’était qu’elle ne se laissait pas berner aussi facilement. Alors il fallait qu’il revienne sur ce qu’il avait pu faire ou dire, il fallait qu’il montre un autre côté de sa personnalité, un côté enfouit en lui depuis un peu trop longtemps, des habitudes apprises mais perdues. Pendant une fraction de seconde Luca pensa à sa dernière petite amie Française et à sa façon d’agir avec elle. Il grogna et s’avança vers cette fille qui l’exaspérait tant. Elle restait figée en regardant la porte du bâtiment. Elle devait donc forcément attendre quelqu’un. Son petit ami ? Luca échappa un rire froid en pesant à cela. Si elle avait un petit ami, ce gars devait vraiment être cinglé…

Il s’approcha donc d’elle et se plaça devant elle. Il l’étudia un moment, sa capuche, ses écouteurs. Il leva les yeux au ciel. Sérieux, cette fille était grave. Comment pouvait-on être aussi associable ? C’était causer sa propre perte. Elle lui lançait un regard qui lui disait clairement qu’il n’était pas le bienvenu. Luca sourit intérieurement, se disant qu’elle pouvait vraiment en effrayer plus d’un. Il restait persuadé que si un couteau avait été à sa portée, elle aurait sauté dessus pour l’égorger sur place, il était certain qu’elle en crevait d’envie. Il inspira profondément, il fallait qu’il change de comportement avec elle. Il regarda de nouveau dans la même direction qu’elle mais ne vit personne arriver. Il fronça les sourcils et se tourna vers elle. Bon, ok, cette fois elle l’agaçait. Il passa le doigt dans le fil d’un de ses écouteurs pour lui défaire en plongeant le regard dans le sien, un regard interrogateur cette fois, cachant toute moquerie. Il l’étudia un moment avant de regarder autour de lui, comme pour faire croire qu’il s’assurait qu’aucun Bêta n’était autour, alors qu’il s’en fichait royalement. Il reporta ensuite son attention sur elle avec un léger sourire en coin, doux. Il se passa la langue sur les lèvres en l’observant et se perdit un court instant dans son regard avant de parler calmement :

« C’était pas sympa de me foutre la honte comme ça toute à l’heure. »

Luca rit doucement sans la lâcher du regard puis se pinça les lèvres entre elles. Il regarda encore une fois dans la même direction qu’elle et se passa une main dans les cheveux. Il lui fallait plus de temps, il lui fallait du temps pour parler et pour la convaincre de venir à la fête, il lui fallait du temps pour lui faire croire qu’il était quelqu’un d’autre que celui qu’il montrait. Etait-il vraiment quelqu’un d’autre ? Le Luca qu’il était avant, beaucoup plus attentionné, existait-il encore ? A vrai dire, il en doutait vraiment. Mais il savait encore comment agir, comment parler. Il savait encore comment il fallait s’y prendre. Il sortit les clefs de voiture et joua avec entre ses mains en les fixant un moment, gêné. Il jeta un dernier coup d’œil aux alentours, toujours pour faire semblant de vérifier qu’il n’y avait personne qu’il connaissait, puis il la regarda avec un sourire à la fois rassurant et timide :

« Je peux te déposer quelques part ? »

Il continua de jouer impatiemment avec ses clefs, parfois levant les yeux sur elle, mais fixant ses clefs le reste du temps, comme gêné. Il s’impatienta à cause de son silence, à croire qu’elle ne savait pas parler. Il attendit cependant sa la couper dans ses réflexions et finit par esquisser un sourire bienveillant quand elle acceptant, faisant fi de sa mauvaise foi. Luca se dirigea donc vers sa voiture qu’il déverrouilla à distance puis s’empressa de passer devant elle et lui ouvrit la porte côté passager, une lueur amusée dans le regard. Une fois qu’elle fut montée, il partit de son côté et embarqua dans la voiture. Il s’attache et mit le contact en se passant la langue sur ses lèvres et la regarda en coin avec un léger sourire. Il avait les cartes en main, à lui de les abattre correctement sur le plateau. Il démarra donc et quitta le parking du bahut puis s’engagea dans la circulation et partit dans la direction qu’elle lui indiquait. Il roula tranquillement, se contrôlant pour ne pas conduire trop vite comme il aimait le faire habituellement. Il se mordit la joue et se tourna un court instant vers elle avant de se concentrer de nouveau sur la route en prenant la parole, calmement :

« Ecoute, je… Je m’excuse pour toute à l’heure ok ? J’ai joué au crétin, j’ai eu que ce que je méritais ! »

Luca se passa la main dans les cheveux en soupirant. Il se mordit de nouveau la joue pour conserver son air désolé. Il continua sa route en se concentrant pour rouler correctement, suivant toujours ses indications. Il finit par se garer devant la maison qu’elle lui indiqua. Il regarda le lieu et haussa un sourcil en voyant la maison, qui était loin d’être aussi classe que la sienne. Il était clair que la famille de cette fille ne vivait pas de la même manière que celle de Luca. Il se pinça les lèvres entre elles et baissa les yeux quelques secondes, une sorte de culpabilité l’envahissant. Il prit une profonde inspiration et repensa à son but, à pourquoi il était là et ce qu’il devait faire. Il se tourna vers elle et sourit en coin, toujours rassurant, le regard timide :

« Est-ce que… Est-ce que je peux savoir ton nom ? »

Il se mordit la lèvre en l’observant et se perdit un instant, de nouveau, dans son regard. En oubliant le reste et en se concentrant sur elle il était obligé d’admettre qu’elle était vraiment, vraiment, jolie. Si elle avait était… différente, Luca aurait pu chercher à flirter avec elle, sans chercher à l’humilier ensuite. Mais elle n’était que… Elle n’était pas le genre de fille qu’il pouvait se permettre de draguer réellement. Luca fuit son regard, jouant toujours le mec gêné, et reposa les mains sur le volant en regardant ailleurs :

« Je m’excuse encore pour toute à l’heure, vraiment. »

Il soupira et prit une inspiration pour reprendre en se tournant vers elle, léger sourire aux lèvres. Il la contempla un moment, quelques part au fond de lui, il sentait qu’il aurait du tout abandonner, laisser tomber ce jeu stupide qui s’appelait la vengeance. Après tout, c’était de sa faute à lui si elle lui avait mis la honte au réfectoire. Tout était de sa faute à lui, qui avait voulu, dès le départ, se moquer d’elle. Mais il savait aussi qu’il ne pouvait pas rester comme ça, rester sur l’évènement du midi, rester la risée des Bêtas pendant longtemps, il ne pouvait vraiment pas se le permettre. Luca avait envie, au fond de lui-même, de la laisser tranquille. Après tout, c’est ce qu’elle semblait vouloir plus que tout. Mais sa popularité était ce qu’il avait de plus précieux. Et il ne pouvait laisser personne lui voler cela. Personne. Pas même une jolie fille. Il savait qu’il serait prêt à tout pour un gros coup, pour l’anéantir en public, récupérer sa notoriété, faire rire ses amis, et clouer le bec à ceux qui croyaient qu’il était humilié.

Luca tendit donc la main, doucement, vers elle, et replaça une mèche de ses cheveux derrière son oreille, délicatement, glissant la main sous sa capuche. Il la contempla de nouveau et baissa la main en souriant. Il reposa la main sur le volant sans pour autant la lâcher du regard et murmura :

« Je suis persuadé que tu ferais fureur si tu retirer cette capuche… »

Il soupira et sourit une dernière fois en la regardant partir. Il resta cependant là, attendant d’être sûr qu’elle rentrait bien chez elle. Il pouvait être un vrai crétin quand il voulait, mais quand même, il ne voulait pas qu’il lui arrive quelques choses. Dans un quartier pareil, il valait mieux être sûr qu’elle soit bien rentrée chez elle, à l’abri, avec sa famille. Luca était un crétin, mais il était loin d’être un connard…
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Hanna B. Gallagher

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Mais non, je ne suis pas comme tous les autres! Ou peut être que si... [Hanna et Luca] Empty
MessageSujet: Re: Mais non, je ne suis pas comme tous les autres! Ou peut être que si... [Hanna et Luca]   Mais non, je ne suis pas comme tous les autres! Ou peut être que si... [Hanna et Luca] EmptySam 12 Mai - 23:07

Comment je faisais exprès de si bien éviter son regard… Je ne voulais strictement rien savoir de lui et ce qu’il avait dans la tête. C’était si compliquer d’offrir la paix à ceux qui la demandait ? Moi je ne la demandais pas, c’était mon besoin vital ! S’il ce mettait sur mon cas en plus de tout ce qu’il m’arrivait, j’étais loin d’être sortie du bois. Je me concentrai sur les paroles que criait le chanteur à mes oreilles. Je me laissai enivrer par la musique, tentant de me plonger dans un autre monde que celui qui me faisait vivre tant d’évènements désagréables. Je le voyais bien bouger du coin de l’œil, mais c’était certain que je ne m’occuperais pas de lui. Je n’allais pas lui faire ce plaisir puisque je savais que c’était ce qu’il désirait. Il ne voulait que m’achever, me faire regretter ce qui c’était passé au matin. Comment je le savais sans même être dans sa tête ? Pour avoir été dans nue bande semblable à la sienne et d’avoir vu ces rôles-là un jour. Sauf que dans ce temps-là, j’étais loin d’être la victime, je faisais partie de la bande d’agresseurs sans pourtant m’en mêler. Arrive ! Arrive ! Arrive ! Les yeux obstinément posés sur les portes au loin qui refusaient de cracher mes amis, je sentais la colère monter en moi. C’était trop injuste ! Je ne méritais pas une telle ironie du sort. Je ne méritais pas tout ce qui arrivait ! Une soudaine envie de hurler me pris la gorge. Je pinçai les lèvres pour m’assurer que rien ne sorte. Je me sentais craquée lentement, mais sûrement. Ce n’était plus qu’une question de temps. Dès lors, je savais que ce soir serait une vraie nuit de torture dans mon cas. Je ne serai pas capable de supporter cette journée merdique de fond en comble. Je craquerais et j’aurai envie de tout démolir, de me démolir… Je me connaissais, je savais comment ça se terminerait et sans qu’il le sache, il aura gagné. Il aura été plus fort que moi sur toute la ligne, seulement il ne le saura jamais. Je ne me permettrai pas qu’il sache une seul seconde que simplement en m’accordant de l’attention, aussi médiocre eut-elle été, il avait réussi en quelque sorte à briser ma barrière d’insensibilité au monde extérieur en me faisant rager contre lui. Ce que je le détestais pour avoir fait naître ce profond sentiment à son égard.

Je sentis un écouteur quitter mon oreille et je ne pus réprimer un grognement. Je le foudroyai du regard alors que son regard croisait le mien. Il voulait la guerre, je pouvais être de taille à la lui donner. Je ne me laisserai pas faire coûte que coûte. Bien que son regard fût absent de toutes marques de moqueries, je ne pouvais oublier ce qu’il avait en tête. Il serait idiot et voir même impossible de penser qu’il ne désirait pas se venger. Je le fixai, retenant un sourire ironique en le voyant regarder partout autour de lui. Quoi ? Il avait peur ? Non, ça c’était plutôt impossible. Je savais grosso modo qui il était. Il était connu quand même ce Luca. Avant même qu’il ne soit arrivé, on entendait déjà parler de sa soi disant gueule d’ange. À mon avis, il était terriblement cornu cet ange. Je supportai difficilement la vu de son visage et encore moins celui de son sourire en coin. Et puis quoi après ? Lui être sympathique avec moi ? Non, il ne fallait pas rêver. Je restais néanmoins inflexible devant lui, ne défaillant aucunement à son regard. Ses paroles parvinrent faiblement à mes oreilles, une toujours occupée à se faire meurtrir. Vous n’imaginez pas à quel point j’ai eu envie de me payer sa tête et de rire comme ça faisait longtemps que ça m’étais arrivé. Quoi, il essayait vraiment de me faire culpabiliser ? Ce gras qui n’avait aucuns remords à se prendre a des personnes telles que moi ? Je gardai cependant un air interdit, complètement neutre sans même hausser un sourcil. J’étais un mur complètement glacial face à lui. Je n’allais pas me gêner pour lui en faire voir de toutes les couleurs s’il continuait à s’acharner sur ma personne. L’ennui c’était que je n’avais pas le temps pour les enfantillages. Je devais absolument rentrer à la maison afin de m’occuper de mon jeune frère parce que bien sûr, ça ne sera pas mon père qui va s’en occuper. Il n’est même pas capable de prendre soin de sa personne. Quoique… je n’étais pas vraiment mieux, mais c’était déjà plus que mon paternel. Non, mais vous vous imaginer ? Notre mère meurt et cette nouille ambulante ne trouve rien de mieux à faire que de se saouler une fois le boulot terminer et s’en prendre à ses enfants quand l’envie lui prenait – ce qui veut dire quasi tout le temps !

Son rire parvint à mes oreilles et pourtant rien ne me fit décrisper. Les yeux rapidement replacé sur la porte d’entrée du bâtiment, je maudissais ciel et terre contre mes amis qui refusaient de sortir. Ils le savaient bien que tous les soirs je devais rentrer tôt. Ils ne savaient pas pourquoi, j’avais toujours refusé de leur avouer, mais c’était la routine depuis qu’ils avaient commencé à me voyager. Puis le doux tintement des clefs. J’avais envie de hurler. Définitivement et cruellement envie. Contrôle ! Contrôle ! Contrôle ! À ses paroles, mes yeux revinrent à lui. Son sourire timide me frappa et une nouvelle envie de rire grimpa dans ma gorge. Décidément… C’était quoi ça ? Il essayait de faire quoi ? Il n’allait certainement pas m’avoir avec une sottise de faux air timide. Dommage pour toi Archibald ! Je ne suis pas aussi conne que tu le voudrais ! Déposer quelque part… Il pouvait tellement me sauver, mais j’avais peur de lui devoir quelque chose ensuite. Je me doutais que ça ne serait pas gratuit son transport. Je le jaugeai, soupesant les pour et les contre de sa proposition, les contre étant tous plus fort que les point pour, bien que la sécurité de mon frère était dans les points pour. Je me rongeais de l’intérieur pour prendre la meilleure décision possible. RAH ! Sois maudit toi qui me fais autant douter de mes choix et mes envies ! Le tintement impatient de ses clefs parvenait à mes oreilles comme une douce mélodie de délivrance. Il pouvait vraiment être ma bouée de sauvetage, mais j’hésitais tellement ! Déjà, il verrait où j’habitais. Ça serait un spectacle archi désolant. Ensuite plus rien ne l’empêcherait de pouvoir me harceler à sa guise. Je serais à sa merci pour simplement avoir accepter qu’il me reconduise !

Sortez bon sang ! Mais sortez ! Je soupirai défaitiste. Je ne pouvais plus refuser ni même garder le silence. Tant pis, il allait pouvoir se payer ma tête comme il le voulait. J’eus la cruelle impression de me déchirer en morceaux lorsque j’entendis faiblement mon acceptation franchir mes lèvres. Je n’avais d’autres choix après tout ! À la marche ce serait trop long, mes amis, j’ignorais où ils étaient. Je n’avais plus que lui. Je fixai son sourire bienveillant et il me parut incroyablement faux. Je ne voyais rien de bien en lui, ni même en ce moment. Tout était complètement noir pour moi. Non pire, c’était opaque et impossible à expliquer ! Je le suivis jusqu’à sa voiture, restant à demi-étonnée de le voir m’ouvrir la portière ainsi. Je croisai son regard. Pourquoi ça ne m’étonnait pas ce que j’y décelais ? Je posai mon sac sur mes genoux et je plantai mon regard sur le pare-brise. Je m’assurai que ma capuche était restée en place, que ma musique jouait toujours aussi forte. Je manquai même de remettre l’autre écouteur à mon oreille, mais je me retins. De toute façon je n’allais pas lui parler du trajet. J’allais me cloîtrer dans mon habituel mutisme. Un jour j’allais finir par perdre la faculté de parler si je continuais sur ce chemin. Ça serait si pathétique, mais tellement innocent sur tout ce qui m’arrivait. Je passai la ceinture par-dessus moi et je commençai à jouer avec le bout de mes manches de sweet-shirt. Je me contentai de lui indique simplement la direction à prendre, par de brèves paroles, ne voulant en aucun cas discuter avec lui. Du coin de l’œil, je remarquai que son visage c’était tourner vers le mien, dommage, moi je n’ai pas réagi. D’un silence complet, je l’entendis s’excuser. Comment je n’y croyais pas une seule seconde à ces excuses à deux balles. Aucune personne comme lui ne pouvait se rendre compte qu’ils étaient des crétins finis. Aucune et il ne ferait pas exception à cette règle.

La voiture finit par se stationner devant ma maison et je gardai les yeux branché au pare-brise. J’étais couverte de honte. Ma maison était complètement délabrée, vieille et elle avait sérieusement besoin d’être retouchée. Je déglutis presque difficilement et tentai de cacher mon air triste. Je n’y pouvais rien moi sur cet aspect de ma vie. Mon père avait décidément décidé de me pourrir l’existence et il y parvenait tellement bien… J’entendis ses paroles et finalement je décidai de retirer mon lecteur de musique de mes oreilles. Je l’arrêtai et le fourrai dans mon sac avant de lui jeter un regard sans pour autant ouvrir la bouche. Haha, il voulait savoir mon nom ! Commence déjà par jouer franc jeu mon cher et on verra après si je suis d’humeur clémente à te dévoiler mon identité ! Quand je le vis fuir mon regard, je dus me retenir d’exploser, de lui crier par la tête d’arrêter de jouer la comédie et qu’il était nul pour le rôle de gars timide ! C’était tellement faux son jeu ! Ses nouvelles excuses ne parvinrent pas à me réconforter sachant qu’il ne le pensait pas le moindre du monde. Un peur profonde m’envahit en voyant sa main s’approcher de mon visage. Je dus me battre contre moi-même pour ne pas m’enfuir, jambes au cou en hurlant comme une cinglée. Le spectacle, il l’aurait trop apprécié ! Mes yeux connectés aux siens, je sentis ses doigts glisser derrière mon oreille pour afficha mon visage sans la mèche de cheveux qui pendait devant. Pourquoi il avait ce certain charme ? Je soupirai mentalement. Quand il parla à nouveau m’affirmant que je ferais un malheur en retirant ma capuche, je me contentai d’un faible haussement d’épaule et d’un détournement de tête. Je ne voulais pas le savoir. Je ne voulais pas que les gens sachent la certaine beauté que j’avais. De toute façon, je cachais mon véritable visage sous une tonne de produit de beauté. S’il avait vu la vérité, le vrai visage que j’avais, celui marqué de bleus et de marques rougeâtre, il n’aurait seulement même pas osé poser les yeux sur ma personne. Je sortis de voiture en le remerciant faiblement. Dès l’instant où je claquai la portière, j’entendis une voix d’enfant hurlée et la porte s’ouvrir.

« HANNAAAAAAAAAAAAAAAAAAA ! »

La maison laissa apercevoir mon frère, tout sourire, les bras ouvert. Je fis quelques pas et je m’agenouillai en partie afin de pouvoir le serrer dans mes bras. Dès que mes yeux c’était posé sur ma petite boule de vie, un sourire avait effleuré mes lèvres et j’avais automatiquement retiré ma capuche. Je tenais soigneusement à éviter la question de mon frère. Je refusais qu’il sache que je me cachais au gens. Je ne voulais pas qu’il m’imite ! Je plaçai mon visage dans le petit cou de mon frère, humant son odeur, le seul réconfort de ma vie. Un pincement au cœur me pris quand je réalisai qu’il avait été un trop long moment seul avec mon paternel. Mon frère finit par se tortiller dans mes bras et sourire aux lèvres il me prit la main. Il se mit à parler super rapidement, me racontant tout à la fois de sa journée d’école. Je me contentais de sourire et de lâcher quelques mots. Il était si joyeux, si plein de vie. Totalement le contraire de moi. Bien que mes sourires fussent régulièrement forcés, plusieurs étaient vrais et francs. Mon frère était la seule personne qui avait toujours le pouvoir de me faire sourire. La seule et unique personne. Je me relevai et marchai lentement vers mon enfer. La peur grimpa dans mon ventre comme une maladie incurable. Je ne voulais pas rentrer. Hurler ! Fuir ! J’avais envie d’emballer mes affaires et celles de mon frère et partir vivre ailleurs avec lui, laissant mon ivrogne de père de débrouiller seul. En parlant de lui… De sa démarche vacillante, je le vis arriver dans le cadre de porte. Je déglutis difficilement, m’apprêtant déjà à recevoir ses salves d’insultes. Même si Étienne était avec moi, il ne se gênerait pas pour me déverser sa quotidienne colère. Il me tenait pour seule et unique responsable du décès de ma mère et par sa faute j’en étais venu à le croire en partie. Grande partie…

« Tu es encore allée te faire voir ? Tu n’as pas retenue la leçon ? Te voilà enfin de retour à la maison sale trainée ! Tu n’as pas finis de vouloir t’amuser à montrer ton corps !? Tu devrais avoir honte d’agir comme une pute ! Tu comprends ? T’es qu’une bonne a rien ! Rentre maintenant ! »

Mon cœur battait à tout briser dans mon corps. Si seulement mon père savait comment il me blessait dans ses paroles. Lentement, je remontais l’allée du jardin pour me rendre à la maison. Mon frère c’était soudainement tut, même une mouche n’oserait volée près d’ici tant c’était lourd comme ambiance. Mon père avait parlé avec force et même de l’endroit où j’étais, je pouvais sentir la puanteur de l’alcool. J’étais presque certaine que les voisins avaient entendu ce qu’il m’avait dit. Pourtant moi j’étais silencieuse et je baissais la tête défaitiste. Que pouvais-je contre lui ? Même un prisonnier avait de meilleures conditions de vie que moi. Totalement sans vie, tel un zombie, j’avançais péniblement vers ce qu’était mon quotidien. J’imaginais clairement la silhouette chancelante de mon père qui devait se retenir au cadre de porte pour ne pas s’écraser sur le sol tant il avait bu. Je savais qu’un peu plus tard il ferait ressortir ce qu’il avait ingurgité et que je devrais me taper le nettoyage. Je savais que je devrais aussi préparer le repas pour lui et mon frère, un repas que je ne toucherais même pas, qu’a la simple vue me lèverais le cœur. Puis, je savais que j’attendrais patiemment et impatiemment à la fois que mon frère ce couche pour ensuite essuyer les claque et les insultes de mon frère. Je savais que je ne finirai pas m’écraser au sol suite aux coups portés à mon égard, que je ne laisserai couler aucune larme et qu’une fois rendue seule dans ma chambre, qu’à cet instant précis où je refermerais la porte sur moi-même, j’éclaterais en sanglots silencieux, me jetant sur ma commode qui menaçait de se démolir, que j’empoignerais ce que je trouverais pour me faire du mal à moi-même. Je savais qu’une fois ma folie passé, je me laisserais choir sur le sol, dans ma chambre, à côté de mon lit, que je pleurerais encore silencieusement et que j’hurlerais dans ma tête. Ensuite, je tomberai à bout d’énergie et je m’endormirai, me réveillant en étouffant mes hurlements suite à mes cauchemars avec ce qui me tombait sous la main. Une fois le cauchemar fait, je savais que je dormirais plus, que j’attendrais le matin pour préparer mon frère et ainsi recommencer une dure journée. C’était le cycle naturel de mon univers à moi, mais pour l’instant, je marchais vers la maison, le regard vide, bien que je tentais de me faire rassurante envers Étienne.
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Luca S. Archibald

Luca S. Archibald


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Mais non, je ne suis pas comme tous les autres! Ou peut être que si... [Hanna et Luca] Empty
MessageSujet: Re: Mais non, je ne suis pas comme tous les autres! Ou peut être que si... [Hanna et Luca]   Mais non, je ne suis pas comme tous les autres! Ou peut être que si... [Hanna et Luca] EmptyLun 21 Mai - 8:52

La vengeance. Ce n’est pas toujours la meilleure solution à un problème. Seulement, on ne se contrôle pas forcément dans ce genre de circonstance. Et parfois, la vengeance peut aller loin. Peut-être plus loin qu’on ne l’aurait voulu. Luca n’avait pas vraiment eu de mal à se faire sa place sur le campus dès son arrivée. Il avait pris soin de se faire connaître quelques années avant alors lorsqu’il était arrivé c’est comme s’il faisait déjà parti des étudiants du bahut depuis bien longtemps. En tout cas, sa place, il l’appréciait. Leader provisoire des Bêtas, il ne comptait la donner à personne d’autre qu’à celle qui la méritait vraiment. Et ce n’était pas une fille complétement associable qui allait l’en empêcher. Avec ses conneries, Luca aurait pu perdre sa place. Le fait qu’il avait tant d’amis l’avait aidé à ce que les moqueries ne persistent pas trop longtemps. Mais s’il ne se vengeait pas, il savait que ça continuerait longtemps. Et ce n’était vraiment pas bon pour sa popularité. Il était connu en tant que leader provisoire et Bêta en force. Il ne voulait certainement pas qu’on le reconnaisse maintenant comme celui qui c’était fait rembarrer par une fille associable et renfermé. Il fallait pour ça qu’il se venge, qu’il fasse quelques choses de remarquables, pour montrer qu’il ne se laissait pas faire. Luca ne savait donc pas encore ce qu’il allait faire, mais il savait parfaitement que la première étape était de la faire venir à la soirée. Tout avait commencé par cela, juste le fait qu’il voulait l’inviter à cette soirée. Pour avoir quelques personnes à charrier ce soir-là. Seulement maintenant ça avait dépassé ce stade. S’il réussissait à l’inviter à la soirée, il pourrait se venger en bonne et due forme. Il ne comptait pas se laisser faire et il était clair qu’elle allait le sentir passer. Elle avait voulu se montrer forte face à lui, elle ne savait pas où elle avait mis les pieds. Il était hors de question pour Luca qu’elle s’en sorte indemne. On ne se moquait pas d’un Bêta sans en subir les conséquences. Si elle ne s’était pas montrée aussi désagréable et qu’elle ne s’était pas moqué de lui devant toute l’université, Luca ne se serait pas attardé sur elle, elle n’en valait franchement pas la peine. Mais à partir du moment où sa popularité était en jeu, il ne pouvait plus laisser passer ça.

Son plan consistait donc, pour l’instant, à réussir à la convaincre de monter dans sa voiture. Il la déposerait où elle voulait et ça lui laisserait quelques minutes pour parler avec elle, si elle voulait bin ouvrir la bouche. Il fallait qu’ils se retrouvent seuls pour que Luca puisse jouer un autre jeu, tenter de lui faire croire que tout n’était qu’une façade et qu’il était quelqu’un d’autre. Est-ce que c’était vraiment la vérité ? Peut-être qu’à une époque ça l’était. Mais aujourd’hui, tout se mélangé et la personne qu’il était en public avait fini par remplacer la personne qu’il pouvait être en intimité, calme et attentionné. Luca s’amusait des regards qu’elle pouvait lui lancer, complétement meurtrier. Il se mordait furieusement la joue pour s’empêcher coûte que coûte de rire de la situation. Comme il aurait pu s’y attendre, elle n’ouvrit pas une seule fois la bouche. Elle s’obstinait à regarder la porte du bâtiment. Elle attendait certainement quelqu’un et c’était maintenant ou jamais que Luca réussirait à la faire monter dans sa voiture. Elle finit par accepter, surement par dépit. Elle avait peut-être un truc à faire ou un rendez-vous, en tout cas pour qu’elle accepte de le suivre, c’est forcément qu’elle devait rentrer vite. Luca la fit donc grimper dans sa voiture et suivit ses indications pour arriver chez elle. Il soupirait intérieurement de ne la voir ouvrir la bouche que pour le stricte minimum. Elle s’obstinait décidément à lui mener la vie dure. Pas moyen de la faire parler. Luca était persuadé qu’il aurait eu plus de chance de réussir à faire parler son cheval qu’elle. Il finit par arriver dans son quartier et il fut plutôt étonné. Ils étaient arrivés dans un quartier mal famé, qui semblait craindre. Luca avait beau toujours avoir son idée de vengeance en tête, il ne put s’empêcher de penser que c’était quand même dangereux pour elle de trainer seule dans ce genre de quartier. Après tout, si lui-même avait envie de lui en faire voir de toutes les couleurs, ça ne dépasserait jamais la mise en garde et les moqueries, il voulait la rabaisser c’était certain, mais jamais il ne mettrait sa vie en jeu. Bref, savoir qu’elle passait ici, seule, tous les jours le mit plutôt mal à l’aise. Il se gara devant chez elle et le spectacle faisait réellement pitié. La maison était en parfait opposé avec celle de la famille qui accueillait Luca.

Il coupa le moteur et se tourna vers elle. Il replaça une de ses mèches de cheveux et s’amusa de sa réaction. Elle ne répondit pas quand il lui demanda son prénom et elle sortit de la voiture en soufflant un remerciement juste poli. Luca la suivit du regard, attendant qu’elle rentre chez elle, en sécurité. Il posa la main sur ses clefs, prêt à redémarrer une fois qu’elle serait rentrée, et entrouvrit légèrement sa vitre. Ses pensées se bousculèrent en lui. Il aurait dut sortir, insister pour au moins avoir son prénom et son numéro de téléphone, tout faire pour qu’elle vienne à la soirée. Seulement, l’envie commençait déjà à le quitter. Sans vraiment savoir pourquoi, il s’imaginait mal insister devant cette maison, la preuve tangible que la vie de cette fille était loin d’être aussi simple que la sienne. Peut-être qu’elle se braquait autant à cause de ça après tout. Ca ne devait vraiment pas être facile de se retrouver confrontée à tous les élèves de Westmount, tous enfants de riches personnes ou connues, qui s’en sortait brillamment dans la vie, sans aucun soucis d’argent. Et rien qu’à voir la façade de la maison, on savait que ce n’était pas le cas de cette famille. Luca échappa un soupir, les yeux toujours fixés sur elle, la main sur ses clefs, prêt à repartir. Puis un enfant sortit de la maison en criant, et en courant joyeusement vers elle. Luca haussa un sourcil. Hanna. Elle s’appelait donc Hanna. Il esquissa un sourire en coin. C’était toujours ça de prit. S’il décidait de vraiment se venger, ce serait plus simple en connaissant son prénom. Luca haussa un sourcil en voyant la réaction d’Hanna, son visage s’illuminer. Elle défit sa capuche et accueillit le petit avec amour. Ce devait très certainement être son frère. Elle finit par se redresse et se diriger vers la porte en tenant le garçon par la main. Luca esquissa un sourire en repensant à son propre petit frère, qui ne devait pas être beaucoup plus vieux que celui d’Hanna. Inévitablement, ses pensées l’emmenèrent vers Justine, sa sœur. Il grogna en secouant la tête, se refusant catégoriquement de penser à elle. Il était hors de question qu’il recommence à se morfondre sur elle. Luca fixa donc Hanna et son petit frère rentrer chez eux. Il tourna la clef dans le contact et défit le frein à main. Il passa la première vitesse et s’apprêta à repartir avant de voir un homme débarquer de la maison. Leur père.
Instinctivement, Luca remit le frein à main. Sans couper le moteur, il observa la scène, les sourcils froncés. Le père passa le cadre de la porte. Il ne marchait pas droit et avait le regard vide qu’on connait si bien des alcooliques et des drogués. Luca se mordit la joue en se demandant ce qu’il se passait. Et puis le père pris la parole, en hurlant à moitié sur Hanna. Luca cligna plusieurs fois des yeux en observant les trois personnes devant la maison. Il ne comprenait pas vraiment ce qu’il se passait. Mais son sang ne fit qu’un tour lorsqu’il entendit les quelques mots prononcés par le père. « sale trainée, pute, bonne à rien ». Luca était peut-être du genre à facilement se moquer des gens, mais son éducation lui avait au moins appris une chose… on ne parle pas comme ça à une fille, encore moins à sa propre fille. Et même s’il ne connaissait pas Hanna, il était certain qu’elle ne faisait pas un dixième de ce que son père disait d’elle. Luca se sentit mal à l’aise et en même temps, la rage montait. Il baissa les yeux sur le gamin, qui s’était tut et qui avait soudainement perd sa joie de vivre. La petit boule d’entrain que Luca avait aperçu cinq minutes plus tôt et qui lui avait tant rappelé son frère venait de disparaître à cause de cet homme qui semblait avoir passé sa journée entouré de bouteilles d’alcools. Le petit suivait sa sœur, silencieux. Et celle-ci baissait les yeux, défaitiste et soumise. Et la vision que Luca avait pu avoir d’elle depuis le début de la journée commença à s’évanouir en la voyant ainsi. La rage l’envahit petit à petit. Comment pouvait-on oser faire ça à ses propres enfants ? Comment pouvait-on insulter sa propre fille, devant le regard d’un gamin innocent ? Comment pouvait-on penser ne serait-ce que la moitié de ce qu’il avait dit à propos de son propre enfant ? Luca, qui avait toujours était élevé dans les valeurs de la famille et du respect de ses membres, commença à voir rouge. Il grogna, hésitant. S’il s’en mêlait, la situation pouvait dégénérer.

Il ne savait pas s’il avait au moins le droit de s’en mêler. Ce n’était pas ses affaires, il ne connaissait même pas Hanna. Le seul contact qu’il avait eu avec elle restait douteux. Et maintenant qu’il la voyait comme ça, tout le reste s’évapora. En se passant la langue sur les lèvres, Luca leva les yeux sur le père d’Hanna. Il se tenait au cadre de la porte, tenant à peine debout. Il avait le visage rouge, mêlant la chaleur de l’alcool au manque de souffle d’avoir hurlé sans raison sur sa fille. Hanna tenait toujours son petit frère par la main, résolue à entrer dans cette maison qui semblait tout sauf accueillante. Luca repensa avec ironie que quelques minutes plus tôt il attendait qu’elle entre dans cette maison pour qu’elle y soit en sécurité. Il mourrait d’envie de sortir de sa voiture et d’aller exprimer sa façon de penser à celui qu’on appelait « père » mais qui se montrer complètement indigne de ce rôle. Seulement, s’il sortait de la voiture, s’il se montrait, il savait que ça ne ferait qu’empirer les insultes envers Hanna. Le père s’en donnerait à cœur joie de voir qu’elle était venue avec un garçon. Luca ne savait pas quoi faire, et il détestait se sentir ainsi. Il hésita encore, tentant de se résoudre à démarrer la voiture et à partir. Cependant, il regarda une dernière fois Hanna. Elle avançait péniblement vers la porte, la tête basse, résolue. Son père la regardait avancer et là, Luca ne douta plus une seule seconde de ce qu’il lui ferait une fois la porte fermée. Il pouvait déjà imaginer la main s’abattre sur elle, sans raison. Envahit par la rage, la colère et la frustration de ne pouvoir rien faire, Luca sortit de la voiture, sans vraiment s’en rendre compte. Le moteur tournait encore et il attrapa le paquet de bonbons qu’il avait toujours dans la boîte à gants puis se redressa, laissant la porte conducteur grande ouverte, la clef sur le contact. Sans se contrôler, sans faire attention à la réaction du père d’Hanna, il se dirigea d’abord vers le gamin, qui était là malgré lui, qui entendait et voyait ça, sans comprendre. Luca s’accroupit face à lui, sourire franc aux lèvres. Il lui tendit le paquet de bonbons et lui ébouriffa les cheveux puis se redressa. Il se tourna rapidement vers Hanna en se mordant la joue, sachant qu’elle lui en voudrait à mort s’il empirait la situation, puis il fit face au père.

Luca se passa la langue sur les lèvres et dévisagea un instant le père. L’odeur de l’alcool lui arriva en pleine face et il grimaça. Il le jaugea du regard avec dégout ? Si, au départ, il n’avait pas vraiment eu de plan, il en avait maintenant un. Complétement stupide, certes, mais il ne se voyait pas repartir comme ça. Il aurait pu simplement dire sa façon de penser à ce père qui n’en était plus un, mais ça n’aurait fait qu’empirer les choses. Il entrouvrit les lèvres puis secoua la tête. A quoi bon lui parler, il n’en valait pas la peine. Alors Luca se retourna et se pencha pour attraper le gamin dans ses bras. Il se redressa en le tenant fermement d’un bras et regarda Hanna en coin. Il ignora royalement le père mais se tendit complètement prêt à répliquer s’il levait la main sur l’un d’eux. Il attrapa le poignet d’Hanna et sans lui laisser le choix, il l’entraina jusqu’à la voiture. Il la lâcha et ouvrit la porte arrière. Le père hurlait mais Luca continua de l’ignorer, même s’il le sentait approcher. Il mit le gamin à l’arrière, l’attacha en lui lançant un sourire réconfortant puis referma la porte. Il se tourna vers Hanna :

« Monte »

Puis il fit face au père et lui lança un regard noir et rempli de dégout. Il ne savait pas ce qu’il allait faire, il savait juste qu’ils voulaient les emmener loin de lui. Loin de cette odeur effroyable, loin de cette maison froide et loin de cette main qui allait inévitablement se lever sur elle. Luca crispa le poing en tremblant de rage, mourant d’envie de frapper pour laisser passer sa rage et sa fureur dans ses coups. Cependant, il inspira à fond et se contenant de grimper dans la voiture. Il défit rapidement le frein à main et démarra furieusement. Il s’inséra dans la circulation et conduisit d’abord dangereusement, envahit par une colère noire, se concentrant pour ne pas frapper qui que ce soit. Puis il regarda dans le rétroviseur et vit le gamin. Il se mordit la joue et s’obligea à ralentir. Il se força à conduire raisonnablement et correctement pour que les deux qui l’accompagnaient soient en sécurité. Luca inspira profondément et regarda Hanna en coin. Il ne savait pas quoi lui dire, il ne savait même pas pourquoi il avait réagi comme ça. Et il commençait à avoir peur qu’elle lui n veuille vraiment. Il se passa une main dans les cheveux et regarda l’heure puis observa le gamin dans le rétro. Il sourit en coin pour qu’il n’ait pas trop peur :

« Tu aimes le fast-food ? »

Luca se dirigea donc vers un Mc Do’ en réfléchissant à toute allure. Les avoir vus face à lui l’avait quand même effrayé. Il n’avait simplement pas pu imaginer les laisser en sa compagnie. Seulement maintenant, il se voyait mal les ramener là-bas plus tard, il doutait bin qu’ils s’en prendraient plein dans la tête. Il arriva sur le parking du restaurant en centre-ville et se gara avant de couper le moteur. Il se tourna vers Hanna en se pinçant les lèvres et l’observa un moment. Ses pensées se bousculèrent. La journée avait commencé avec la simple envie de s’amuser, puis ensuite, il l’avait accompagnait par pure vengeance. Maintenant, il se sentait extrêmement con face à elle, et toute idée de vengeance ou autre s’était dissipées. A présent il mourait d’envie de s’excuser mais il ne le fit pas. Sa fierté restait trop tangible. Il esquissa un mince sourire et se mordit la joue, prêt à subir la déferlante. Elle pouvait s fâcher, il le méritait. Il avait agi sans réfléchir, mais la simple idée de la savoir avec son père, le révulsait et le mettait dans une colère noire. Luca avait énormément de défaut, mais il était loin d’aimer voir les gens souffrir sans raison.
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Hanna B. Gallagher

Hanna B. Gallagher


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Mais non, je ne suis pas comme tous les autres! Ou peut être que si... [Hanna et Luca] Empty
MessageSujet: Re: Mais non, je ne suis pas comme tous les autres! Ou peut être que si... [Hanna et Luca]   Mais non, je ne suis pas comme tous les autres! Ou peut être que si... [Hanna et Luca] EmptyJeu 28 Juin - 12:19

Tout mon corps essayait de protester contre les mouvements que je l’obligeais à faire. Je sentais la petite main de mon frère se crisper dans la mienne. Il n’était pas en sécurité dans cette situation, il le savait. Je pouvais ressentir sa peur. J’espérais seulement qu’il ne sentait pas trop la mienne. Je voulais tellement le préserver de tous les maux. Mon petit frère, ma petite raison de vivre vraiment… Si vous pouviez vous imaginez à quel point je voulais qu’il soit heureux et qu’il n’ait pas à vivre tout ça. Si quelqu’un avait dû mourir dans la famille, ça n’aurait pas du être maman. Papa était complètement incapable de s’occuper de nous, en fait, il n’était même pas capable de s’occuper de lui-même. Tout ce qui composait sa vie maintenant était l’alcool. C’était désolant. C’est vrai, moi aussi j’avais perdu un être cher dans ma vie, mais je n’étais tout de même pas tomber aussi bas que lui, enfin je l’espérais et je le croyais. Par sa faute, j’avais dû prendre la maison en charge et m’occuper de tout. Même pour les factures je devais presque m’en charger, mais comme il me fallait la signature de mon père, je me mangeais ses colères par la tête. Il se mettait à hurler que nous n’avions pas d’argent pour payer les factures, que nous prenions trop d’eau, trop d’électricité, trop de tout alors que lui dépensait une fortune dans la boisson… Nous nous ne faisions que subvenir à nos besoins primaires. Apparemment, lui il ne voyait pas ça sous cet angle ! Non… Il préférait nous en faire voir de toutes les couleurs. Nous rabaisser aussi bas que lui… Peut-être avait-il le besoin de ne pas se sentir seul dans son combat contre lui-même… Encore faut-il espérer qu’il reste quelqu’un avec un cœur dans ce corps désormais ivrogne. C’était peut-être parce que j’avais connu mon père sous une vue différente que je me bornais à l’aider. Je gardais en mémoire tous ces bons moments que j’ai eux avec lui lorsque j’étais plus jeune. Il avait été quelqu’un de bien par le passé. Il faisait toujours attention à moi et même qu’il prenait de le temps de me défendre contre ceux qui s’en prenait à moi, mais maintenant… Il avait pris la place de ceux qui m’attaquait et je devais me défendre seul contre celui qui m’avait un jour aimé et que moi j’aimerai toujours, même si je me plaisais bien à penser le contraire…

En marchant, j’avais relevé les yeux, je l’ai regardé à travers mes cils. Bon sang qu’il était amoché. Son regard vide m’avertissait qu’il était rendu bien loin dans l’alcool. Je le voyais clairement se retenir au cadre de la porte pour sembler à jeun, mais c’était plutôt raté. Sa silhouette oscillait d’avant en arrière, menaçant presque de s’écraser au sol. Quand je fus suffisamment près, mais encore loin de lui, l’odeur de l’alcool vint chatouiller mes narines. Instinctivement, je grimaçai et eus un haut-le-cœur. Cette odeur me dégoûtait. En fait elle me faisait surtout peur. Cependant, je remarquai que ses sourcils étaient froncés et qu’il regardait derrière moi. Avant que j’aie eu le temps de me retourne, je sentis mon frère tirer sur ma main. Mon regard se tourna vers lui et je vis Luca agenouillé devant lui. Mais qu’est-ce qu’il fichait là lui ?! Je le fixai intensément, le voyant donner des bonbons à Étienne qui semblait aux anges. Je me contentai d’un faible haussement de sourcils. À quoi jouait-il ? Je voyais bien que dans son visage il avait perdu toute moquerie, mais pourquoi ? Pourquoi était-il encore présent ? Il m’avait déposé non ? Il aurait dû partir ! Involontairement j’échappai un petit sourire en coin quand je le vis ébouriffé les cheveux de mon frère et que ce dernier le remercie pour les bonbons, en commençant à en manger. Étienne se retourna vers moi en me montrant le sac. Je lui souris simplement en retour avant de croisé le regard de Luca. Sans le vouloir, l’expression sur mon visage disparut. Je redevins un visage fermé en soutenant son regard, mais je sentis mon cœur se compresser à mort lorsqu’il regarda mon père. Non, non, non ! Ça allait être encore pire maintenant ! Mon père allait se donner à cœur joie de me le faire payer ! Sois maudit Luca ! Pourquoi vouloir entrer dans ma vie alors que je ne voulais pas hein ? Tu ne pouvais pas me laisser tranquille comme tous les autres ? Faire comme si je n’existais pas et passer ton chemin ? Ben non ! Il a fallu que tu viennes et que ça me pourrisse un peu plus la vie. Merci ! Merci beaucoup hein !

J’échappai un petit soupir en laissant tomber ma tête vers le sol à nouveau. Qu’est-ce que je donnerais pour ne pas être dans cette situation présentement ? La suite me dérouta légèrement. Je sentis la main de mon frère quitter la mienne. Déjà là, la panique m’envahit et je relevai la tête. Je voulais savoir ce qui se passait. Je le retrouvai dans les bras de Luca. J’haussai un sourcil en le jaugeant. Qu’est-ce qu’il faisait ? Je sentis son regard se poser sur moi. Comment devais-je réagir ? Me mettre à lui hurler dessus pour qu’il nous lâche et parte ? Le laisser faire et ne plus savoir comment agir ? Ensuite, je sentis sa main s’enrouler autour de mon poignet et me tirer plus loin. Attendez là… Il nous enlevait de chez nous là hein ? Je me laissai trainer, incapable de lui opposer une quelconque force. J’étais tellement confuse dans ma tête que je peinais presque à voir où je posais les pieds. Mon regard se brouilla, mais je n’avais pas envie de pleurer, j’avais simplement l’impression de ne plus voir clair. J’avais peur. Terriblement peur. Le sang coulait à flot dans mes veine, mon cœur tambourinait comme jamais dans ma poitrine. Etait-ce parce que j’y voyais une possibilité de fuir mon quotidien ? Une part de moi me disait de ne pas me faire d’idée, que tôt ou tard je devrais revenir dans cet enfer, mais une autre moi voyait l’espoir d’un moment de paix. J’étais durement partagée entre les émotions qui assaillaient mon corps. Comment devais-je réagir à tout cela ? Je clignai des yeux et je le vis en train d’attacher mon frère à l’arrière de la voiture. Je restais immobile près du moyen de transport, le regardant faire, mais je n’étais pas vraiment présente. J’étais perdue dans mes pensées, dans le torrent d’idées qui me venaient en tête. Les hurlements de mon père qui me sommait de revenir parvenaient à peine à mes oreilles qui bourdonnaient. Puis le mot. Je me mis à voir plus clair, à cesser de ne rien comprendre. Je le regardai un court instant, le temps de croiser son regard et d’y déceler rien de mal. Je jetai machinalement un coup d’œil derrière moi. Je fixai la silhouette chancelante de mon père qui tentait tant bien que mal de s’approcher de nous. La peur tordit à nouveau mon estomac et je grimpai en vitesse dans la voiture de Luca pour la seconde fois. Je m’attachai et fixai le pare-brise, repartie dans mes pensées.

Je remarquai à peine qu’il conduisait rapidement, tout ce dont je me contentai ce fut de me retourner vers l’arrière et de regarder mon frère qui ne comprenait rien du tout et qui mangeait les bonbons de Luca. Un minuscule sourire éclaira mon visage quand mon frère m’en fit un resplendissant. Je me retournai pour m’asseoir correctement sur le siège, retenant l’envie de remettre ma capuche. Je sentis son regard se poser sur moi, mais je ne réagis pas, gardant les miens fixer au pare-brise et de garder le silence. Je repassai dans ma tête ce qui venait de se produire. C’était si… incroyable… Encore là j’avais du mal à comprendre ce qui se passait réellement. Je regardais le paysage urbain défilé devant mes yeux, me déconnectant en partit du monde extérieur. J’entendis cependant les paroles du bêta et machinalement je retournai la tête vers mon frère qui hocha vigoureusement la tête. Je souris légèrement. Quel enfant n’aime pas les fast-foods ? J’attendis qu’il s’y dirige, gardant toujours le silence, qu’il se stationne. Je tournai la tête vers lui en sentant son regard sur moi. Je restai interdite un moment, essayant de déchiffrer ce qu’il pouvait bien avoir en tête. Je remarquai son sourire, il faisait presque pitié. Je lui offris un mince sourire, n’étant capable de faire mieux et je descendis de voiture. Pas un mot rien, je ne savais comment m’exprimer face aux gens depuis deux ans. Les seules fois que j’ouvrais la bouche c’était pour le nécessaire. J’allais détacher mon frère qui se hâta vers le restaurant. Je secouai la tête, amusé par son comportement. Je le suivis tranquillement, entrant dans le restaurant, ignorant si Luca viendrait ou non. Je finis par entendre sa portière claquée. Bon, il venait… J’allai au comptoir avec Étienne qui se commanda à manger et je transportai ses choses une fois qu’elle fut prête et nous allâmes se trouver une table. Je déposai le cabaret sur la table et je vis les yeux de mon frère pétillés et commencer à tout avaler. Je vis Luca du coin de l’œil prendre place avec nous à la table. Je ne m’en occupai guère, me préoccupant surtout de mon frère en premier.

« Gros glouton va ! »

Je souris et passai la main dans les cheveux de mon frère. Je le vis me tendre une frite. Je la pris par simple politesse, mais je ne l’avalai pas. Je sentis les yeux de mon frère me vrillé et je me forçai à la manger pour lui. Étienne me sourit largement alors que je mâchouillais la frite et il se hâta de terminer son repas.

« Hanna ? C’était qui le monsieur ? »

Je le fixai en me demandant quoi lui répondre. Luca n’était personne dans ma vie et je ne pouvais pas répondre n’importe quoi… Je jetai un coup d’œil à Luca en réfléchissant et me mordant les joues. Je me décidai donc d’improviser.

« C’est un ami d’Hanna et il voulait te rencontrer. »

Étienne haussa un sourcil et me fixa en penchant légèrement la tête. Je me mordis les joues à nouveau.

« Pourquoi ? »

Je me retins de soupirer.

« Pas de pourquoi Étienne avec moi, tu le sais, allez fini de manger »

Je l’entendis grommeler et je souris. Étienne termina son repas et se redressa en me demandant s’il pouvait aller jouer. J’hochai la tête en gardant mon sourire et le suivit des yeux jusqu’à ce qu’il disparaisse dans le module. À partir de ce moment, je perdis mon sourire et me retournai pour faire face à la table. J’y posai mes coudes avant de poser mon front dans mes paumes de mains ouvertes, soupirant contre ce qui se passait et envisageant déjà le pire sur ce qui se passerait ensuite. Le poids des responsabilités qui m’accablait pesait lourd sur mes épaules désormais. J’avais si peur de ne pas m’en sortir.

« Oh bon sang ! »

Mes épaules s’affaissèrent et je fermai les yeux en me mettant à réfléchir à toute allure à ce que je devrais faire et dire devant mon père une fois de retour à la maison. Je fis attention à ne pas abimer mon maquillage. Je ne voulais pas qu’il voit ça en plus de tout le reste et puis je ne voulais pas qu’Étienne voit ça non plus. Je voulais le préserver de cette vue… Quant à moi, je tentais tant bien que mal de survivre sans devenir complètement timbrée…
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